Liban : un juge ordonne la saisie provisoire de biens de Riad Salamé

Mercredi 19 juillet 2023

Un juge libanais a ordonné lundi la saisie provisoire de biens du gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé, soupçonné de les avoir frauduleusement acquis, en attendant les résultats d’une enquête locale, a indiqué à l’AFP un responsable judiciaire.

Agence France-Presse 17 juillet 2023 à 19h28

En poste depuis 1993, Riad Salamé fait l’objet d’enquêtes en Europe et au Liban, suspecté de détournement massif de fonds publics libanais et de s’être constitué un riche patrimoine immobilier et bancaire. Son mandat s’achève fin juillet.

« Le juge Gabi Chahine a ordonné la saisie provisoire de biens du gouverneur de la BDL », a déclaré le responsable judiciaire, sous couvert d’anonymat.

« La saisie inclut des biens immobiliers de luxe et des appartements appartenant au gouverneur à Beyrouth, au Mont-Liban et à Batroun (nord), en plus de plusieurs voitures », selon cette source.

Au Liban, M. Salamé est actuellement sous le coup d’une enquête sur son patrimoine.

Le responsable judiciaire a souligné que la saisie était une mesure « provisoire », en attendant les résultats de cette enquête.

En cas de condamnation lors d’un éventuel procès, « alors les biens seront confisqués, évalués et vendus aux enchères au profit du Trésor public libanais », a-t-il ajouté. Dans le cas contraire, la saisie sera levée.

En France, la cour d’appel de Paris avait confirmé début juillet les 12 saisies d’une valeur de dizaines de millions d’euros opérées par la France sur le patrimoine immobilier et bancaire en Europe de M. Salamé.

Le chef de la BDL fait en effet l’objet de deux mandats d’arrêt émis par la France et l’Allemagne, via une notice rouge Interpol, mais le Liban refuse d’extrader ses ressortissants.

Après réception de la notice rouge, la justice libanaise lui avait interdit de quitter le territoire et saisi ses passeports libanais et français.

En mars 2022, la France, l’Allemagne et le Luxembourg avaient gelé 120 millions d’euros d’avoirs libanais soupçonnés d’appartenir à M. Salamé.

Entretenant de bonnes relations avec la classe politique, M. Salamé est par ailleurs accusé par ses détracteurs de corruption et d’être l’un des principaux responsables de la grave crise financière qui frappe le Liban depuis l’automne 2019.

Agence France-Presse

Revenir en haut