Les frères Safa de retour en France et placés sous contrôle judiciaire

Lundi 1er octobre 2007 — Dernier ajout mardi 2 octobre 2007

01/10/2007 23:20

PARIS (AFP) - Les frères Safa de retour en France et placés sous contrôle judiciaire.

Les hommes d’affaires libanais Iskandar et Akram Safa, sous le coup de mandats d’arrêt dans deux affaires financières mettant en cause Charles Pasqua ou son entourage, sont en France et ont été placés lundi sous contrôle judiciaire, a-t-on appris de source judiciaire.

Les frères Safa se sont vus notifier par le juge d’instruction Jean-Christophe Hullin du pôle financier de Paris leur mise en examen, notamment pour « abus de biens sociaux » dans une affaire concernant l’association France-Afrique-Orient (FAO), dont l’ancien ministre de l’Intérieur Charles Pasqua fut le vice-président.

Ils restent libres, avec un contrôle judiciaire prévoyant une caution de 250.000 euros pour chacun, a-t-on précisé de source judiciaire.

Iskandar Safa, Franco-libanais et Akram Safa, de nationalité libanaise, doivent par ailleurs comparaître à partir du 8 octobre devant la 12e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour une affaire concernant des détournements de fonds présumés remontant aux années 1993-1995, au préjudice de la Sofremi, société qui dépendait du ministère de l’Intérieur vendant des équipements policiers à l’étranger.

Ils étaient aussi visés par un mandat d’arrêt international dans cette affaire et un juge des libertés et de la détention leur a notifié les poursuites, assorties d’un contrôle judiciaire et d’une caution de plusieurs dizaines de milliers d’euros pour chacun.

L’annonce de leur arrivée intervient trois jours après celle de Pierre Pasqua, fils de l’ancien ministre de l’Intérieur également sous le coup d’un mandat d’arrêt dans cette affaire, dont le retour aurait été conditionné, selon des sources proches du dossier, à la possibilité de comparaître libre.

Pierre Pasqua est libre sous contrôle judiciaire.

On ignorait lundi si l’homme d’affaires Pierre Falcone, également recherché et renvoyé devant le tribunal pour ce dossier, serait présent à l’ouverture des débats, le 8 octobre.

Charles Pasqua n’est pas concerné par ce procès, le volet le mettant en cause ayant été transmis à la Cour de justice de la République, seule habilitée à enquêter sur les délits commis par un ministre dans l’exercice de ses fonctions.

Dans l’affaire dite de la FAO, la justice soupçonne les frères Safa de largesses illégales au bénéfice de l’association et en particulier d’avoir, par le biais de la holding Triacorp international investment, mis à sa disposition gratuitement, entre 1989 et 1993, des locaux situés boulevard de la Tour-Maubourg à Paris (7e arrondissement).

Leur avocat, Me Pierre Haïk, a déclaré à l’AFP être « ravi qu’ils aient retrouvé leur liberté » en France, "un pays pour lequel ils éprouvent un profond attachement, comme ils l’ont prouvé en oeuvrant (grâce à leurs contacts, ndlr) en faveur de la libération des otages français du Liban", en 1988.

Dans l’affaire de la FAO, une note de la DST avait d’ailleurs évoqué la possibilité que certaines des sommes litigieuses aient pu provenir d’une rançon versée pour la libération des otages. Mais des investigations menées ensuite se sont orientées dans une autre direction, notamment celles de possibles commissions versées en marge de la vente au Koweït de navires par les Constructions mécaniques de Normandie (CMN), une société appartenant aux Safa.

Dans ce dossier, a affirmé l’avocat, des incriminations initiales plus graves telles que « corruption » et « blanchiment », n’ont d’ailleurs pas été retenues.

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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