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BNP Paribas rattrapée par ses activités au Soudan auprès du régime d’Omar Al-Bachir
Une information judiciaire pour complicité de crimes contre l’humanité, de génocide, d’actes de torture et de barbarie a été ouverte à Paris. La banque a déjà été sanctionnée aux Etats-Unis.
Par Isabelle Chaperon et Joan Tilouine Publié aujourd’hui à 03h29, mis à jour à 09h50
Un an après le dépôt d’une plainte par neuf activistes soudanais, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et la Ligue des droits de l’homme, la justice française va enquêter sur les agissements de la banque française BNP Paribas au Soudan, entre 2002 et 2008. Le tribunal de Paris a décidé, le 26 août, d’ouvrir une information judiciaire visant l’établissement bancaire pour complicité de crimes contre l’humanité, de génocide, d’actes de torture et de barbarie.
[…] Pour accéder illégalement aux marchés, financer ses exportations de pétrole et probablement pour soutenir sa sale guerre, le régime militaro-islamiste de Khartoum a pu compter sur la première banque de la zone euro et ainsi contourner l’embargo économique américain. Rien qu’entre juillet 2006 et juillet 2007, l’établissement bancaire a « délibérément mouvementé plus de 6,4 milliards de dollars [5,5 milliards d’euros] à travers le système financier américain », peut-on lire dans la plainte. BNP Paribas – notamment à travers sa filiale suisse – était devenue « la banque privée principale et seule correspondante en Europe du gouvernement soudanais et de sa banque centrale ».
[…] Bien consciente de traiter avec des entités soudanaises visées par des sanctions américaines, BNP Paribas avait mis en place un « système sophistiqué de banques satellites » destiné à dissimuler l’origine des fonds transitant dans les tuyaux bancaires à travers le monde. Elle n’ignorait rien non plus des violations des droits de l’homme et des crimes perpétrés contre des civils par ce régime. Lire la suite.