Justice
Procès Steinmetz, jour 6 : « La défense se moque du monde »
Les juges genevois ont entendu l’avocat du magnat des mines plaider l’acquittement en évoquant notamment un lobbying un peu appuyé en Guinée. Une fable, répond l’accusation, qui demande la confirmation intégrale de l’arrêt de première instance
Fati Mansour Publié lundi 5 septembre 2022 à 19:16 Modifié lundi 5 septembre 2022 à 22:06
A l’heure de plaider l’acquittement de Beny Steinmetz devant la Cour d’appel, la défense du magnat des mines, incarnée par le seul Daniel Kinzer – Christian Lüscher ayant renoncé à prendre la parole –, mise sur une sorte de technicité pure et monocorde, tout en écartant le spectre de la corruption pour privilégier une forme de lobbyisme, voire un trafic d’influence, des pratiques qui ne sont pas punissables en Suisse. « Mais de qui se moque-t-on ? » rétorquera le premier procureur Yves Bertossa en sortant l’auditoire de sa torpeur. Aux yeux de l’accusation, qui demande la confirmation du premier jugement, l’histoire racontée de l’autre côté de la barre n’est qu’une belle fable. « Ce n’est pas sérieux. »
D’entrée de cause et avant de couper les cheveux en mille, Me Kinzer demande à la cour d’oublier le « label » très sombre collé à cette affaire par d’autres autorités et surtout de s’écarter de la peine de 5 ans, véritable « saut dans l’infamie », qui a frappé son client en première instance. Dans « les interstices » des décisions déjà rendues (judiciaire ou arbitrale), l’avocat estime qu’il y a la place pour un regard neuf et forcément beaucoup plus nuancé. Lire la suite.