INFO OBS. Le scandale des « Dubaï Papers » éclabousse la première banque en ligne suisse
Le parquet suisse vient d’ouvrir une enquête pour « blanchiment d’argent » qui implique la banque Swissquote, soupçonnée d’avoir hébergé une partie de l’argent évadé du fisc par le groupe Helin.
Par Caroline Michel-Aguirre Publié le 28 novembre 2019 à 19h49
L’étau judiciaire se resserre autour du groupe Helin, ce vaste réseau soupçonné de pratiquer la fraude fiscale et le blanchiment de capitaux à grande échelle dont « l’Obs » a révélé l’existence voilà un an. Selon nos informations et celles de notre partenaire suisse Tamedia (« la Tribune de Genève »), une enquête pour « blanchiment d’argent » vient d’être ouverte par le parquet suisse qui a demandé le gel de tous les comptes des clients d’Helin ouverts au sein de la première banque en ligne du pays, Swissquote. Une banque « nouvelle génération », qui se veut propre et débarrassée des vieilles pratiques du pays. Les sommes saisies pourraient dépasser 60 millions d’euros.
A la parution des premiers articles sur les « Dubaï Papers », en septembre 2018, la direction de Swissquote s’est soudain demandé si elle n’hébergeait pas nombre de clients du groupe Helin par l’intermédiaire d’un étrange compte « omnibus » ouvert dans ses livres par la Blue Ocean International Bank de Porto Rico. Cet établissement a été créé en juin 2016 par un Français, Gilles R., passé par ABN AMRO et Goldman Sachs, à l’époque où le fondateur du groupe Helin, le prince belge Henri de Croÿ, cherchait un moyen d’échapper à la fin du secret bancaire.
Le montage était pour le moins opaque : entre décembre 2016 et mars 2017, Helin a transféré 73 comptes vers la Blue Ocean International Bank. Une « Bank » qui n’en a, en vérité, que le nom Lire la suite.