L’affaire de la « boîte noire » Clearstream rebondit à Genève
Extraits d’un article mis en ligne sur le site Le Courrier :
Paru le Mercredi 11 Février 2004
BLANCHIMENT - Le Ministère public de la Confédération enquête sur l’activité de Cedel Genève, une succursale liée à la chambre de compensation controversée Clearstream. But enregistré au registre du commerce : « Investissement des liquidités excédentaires ». Un libellé qui attire d’autant plus la suspicion qu’il concerne l’activité de la succursale genevoise de Cedel International, société qui chapeautait la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream : une « boîte noire » de la finance qui brasse chaque année quelque 50000 milliards d’euros. Depuis 2001, Clearstream est sous enquête au Grand Duché, suspectée de blanchiment d’argent sale. A l’époque, trois responsables de la société avaient été licenciés, dont le PDG André Lussi. Il y a quelques jours, on apprenait l’inculpation de l’ancien patron de Clearstream au Luxembourg. La crise a eu également un autre effet : le rachat de Cedel et Clearstream en juillet 2002 par Deutsche Börse.
UNE SUCCURSALE FANTÔME
La création de la filiale genevoise de Cedel remonte à août 2000. La société ne sera radiée du registre du commerce que le 13 juillet 2003, soit peu après le dépôt de la plainte. Autre fait curieux, le rapport d’activité 2002 de Deutsche Börse mentionne toutes les acquisitions du groupe, mais omet de citer l’existence de la succursale genevoise. Et, interrogé sur cette maison fille en avril 2003, Clearstream répond par l’entremise de son porte-parole Payam Rowhani que « Cedel international […] n’a jamais eu de filiale genevoise. » Des faits assez suspects pour qu’Ernest Backes –ancien employé de Cedel et coauteur avec le journaliste Denis Robert d’un livre accusant Clearstream– et André Strebel –expert en économie– dénoncent Cedel Genève au Ministère public de la Confédération.
DOCUMENT CONFIDENTIEL
Reste le contenu de la plainte elle-même. Selon le texte, le procureur luxembourgeois chargé de la lutte anti-blanchiment, Carlos Zeyen, aurait affirmé que l’enquête a pu démontrer le transfert injustifié par Cedel international de plusieurs millions d’euros vers l’île de Jersey, un paradis fiscal.
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