Journal l’Humanité
Rubrique Politique
Article paru dans l’édition du 29 mars 2001.
Chirac
Les dossiers qui menacent Chirac
Le président de la République est menacé dans cinq dossiers judiciaires, en qualité d’ancien maire de Paris ou d’ancien président du RPR.
L’AFFAIRE DES HLM DE PARIS : l’enquête porte sur des irrégularités qui auraient été commises entre 1991 et 1994 dans la passation de marchés d’entretien et d’équipement entre l’Opac de Paris et différentes entreprises, avec suspicion de financement occulte du RPR. Dans ce dossier instruit par le juge Halphen, une soixantaine de personnes est mise en cause, dont l’ancien maire de Paris Jean Tiberi. L’instruction a été relancée à l’automne 2000 par les révélations de la cassette posthume de Jean-Claude Méry, ancien financier occulte du RPR, qui décrit des méthodes de financement occulte de partis.
LES EMPLOIS FICTIFS AU RPR ET À LA MAIRIE DE PARIS : dans ce dossier, instruit par le juge Patrick Desmure, la mairie de Paris et certains de ses fournisseurs sont soupçonnés d’avoir pris en charge les salaires d’employés du RPR. Une trentaine de personnes est mise en examen, dont Alain Juppé, les anciens trésoriers Jacques Oudin, Jacques Boyon et Robert Galley, ainsi que les ex-directeurs de cabinet de Jacques Chirac à la mairie, Michel Roussin et Rémy Chardon. Dans le dossier figure un document signé en 1993 par Jacques Chirac, alors maire de Paris, dans lequel il évoque un avancement indiciaire en faveur d’une secrétaire salariée par la ville mais travaillant au RPR.
LES MARCHÉS DES LYCÉES EN ÎLE-DE-FRANCE : l’enquête menée depuis juin 1997 par les juges parisiens Armand Riberolles et Marc Brisset-Foucault, puis Renaud van Ruymbeke, a permis de mettre au jour un système illicite d’ententes entre des entreprises pour l’attribution des marchés de construction et de rénovation de lycées d’Île-de-France. En retour, elles devaient verser à des partis politiques une « commission » d’environ 2 %. Cette affaire apparaît comme l’un des plus vastes dossiers de financement politique, par les sommes en jeu (près de 600 MF), le nombre de mises en examen (une quarantaine) et l’implication, au sein d’un même système, de partis de gauche (PS) et de droite (RPR, PR). Parmi les mis en examen figurent M. Roussin, l’ex-président RPR du conseil régional d’Île-de-France Michel Giraud, ainsi que trois ex-trésoriers de partis politiques, officiels ou officieux, Louise-Yvonne Casetta (RPR), Jean-Pierre Thomas (PR) et Gérard Peybernes (PS).
LES FAUX ÉLECTEURS DE PARIS : trois enquêtes sont en cours sur les inscriptions électorales douteuses dans la capitale, plus précisément dans les IIIe, Ve et XXe arrondissements. Si Jacques Chirac n’a pas été impliqué directement, plusieurs témoins, adhérents au RPR, ont expliqué que ces pratiques visaient à « faire le grand chelem » dans les vingt arrondissements aux municipales de 1989, afin d’assurer sa réélection.
LA SEMPAP : ouverte en 1997, l’enquête est entre les mains des juges Armand Riberolles et Marc Brisset-Foucault. La Sempap, ancienne imprimerie municipale, est soupçonnée d’avoir favorisé des entreprises dans la passation de marchés publics. L’ancien maire de Paris est soupçonné d’avoir été alerté à plusieurs reprises sur les irrégularités de gestion de la Sempap sans mettre en ouvre les mesures recommandées par son inspection générale. À ce jour, aucune personne n’a été mise en examen.
Publié avec l’aimable autorisation du journal l’Humanité.
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