Paradis fiscaux, des listes bien pâles

Dimanche 5 avril 2009

Économie 04/04/2009 à 06h51

Paradis fiscaux, des listes bien pâles

Analyse

Fraude. Fruit d’une négociation diplomatique serrée, la nouvelle classification s’avère laxiste.

NICOLAS CORI

Question piège : qui sont les trois pays considérés comme les plus grands paradis fiscaux selon le G20 ? Sont-ce les îles Caïman, la Suisse, les Bermudes (les principaux centres financiers offshore de la planète) ? Pas du tout. Les nouveaux pestiférés de la finance mondiale ont pour nom Costa Rica, Philippines, île de Labuan (une zone franche de la Malaisie), l’Uruguay ayant été retiré de cette liste vendredi soir, 24 heures après que l’OCDE eut établi celle des pays « fiscalement non coopératifs », c’est-à-dire qui n’ont pas (ou pas encore) signé au moins 12 conventions de coopération avec d’autres pays membres de l’organisation.

Pour le coup, c’est une surprise. Les trois pays figurant sur cette « liste noire » se voient reprocher de n’avoir pris « aucun engagement de se plier aux standards internationaux sur le plan fiscal ». Quant aux principaux centres offshore connus, l’OCDE les cite, mais sur une « liste grise » à part, qui inclut les pays ayant pris des engagements, mais ne les ayant pas « substantiellement » mis en œuvre. Et certains territoires, comme Jersey ou la Barbade, ont même eu le plaisir de faire partie de la « liste blanche », aux côtés de la France et des principaux pays de la planète. Du coup, l’initiative du G20 contre le secret bancaire et les paradis fiscaux s’en est trouvée de beaucoup relativisée.

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