Publié aujourd’hui à 05h00, mis à jour à 06h26
Alors que, depuis 2020, les 1 % les plus riches ont capté près des deux tiers de la richesse produite, l’extrême pauvreté a augmenté et les salaires de près de deux milliards de personnes ne parviennent toujours pas à suivre le rythme de l’inflation.
Concrètement, parce que des chiffres valent mieux que de longs discours, en 2018, Elon Musk, alors deuxième homme le plus riche du monde, n’a pas payé un centime en impôts fédéraux. Jeff Bezos, non plus, n’a pas payé d’impôts en 2007, ni en 2011. En France, pays pourtant réputé pour son niveau élevé de taxation, les 370 plus riches familles ne sont effectivement taxées qu’autour de 2 % à 3 %.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Tout simplement parce que les grandes fortunes peuvent user de montages fiscaux élaborés pour réduire à la portion congrue leur taux d’imposition, ce que ne peuvent faire les ménages lambda, mais aussi parce que les pays ont progressivement délaissé la taxation sur la fortune et le capital. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle qui prévaut entre multinationales et PME. En moyenne, le taux d’imposition des PME en Europe dépasse les 20 %, quand il stagne autour des 9 % pour les multinationales du numérique par exemple. Injustices fiscales, économiques et environnementales
D’ailleurs, face à cette injustice et à cette rupture d’égalité, un accord mondial sur la taxation minimale des multinationales a été élaboré sous l’égide de l’OCDE. Il sera effectif à l’échelle européenne grâce à une directive définitivement adoptée à la fin de l’année 2022.
Ce que nous avons réussi à accomplir pour les multinationales, nous devons désormais le faire pour les grandes fortunes. Lire la suite.