UBS aurait abrité des comptes liés à la corruption en Espagne
31.10.2014 18:17
Selon la presse ibérique, des comptes liés à la dernière affaire de corruption qui secoue l’Espagne auraient été détenus auprès d’UBS. Plus de 5 millions de francs intéressent la justice.
De nouveaux détails concernant le volet suisse de l’opération « Punica », qui a mené à l’arrestation d’une cinquantaine de personnes lundi pour corruption en Espagne, sont apparus vendredi dans la presse espagnole.
Selon le journal en ligne Vozpopuli, UBS aurait accueilli des comptes liés à Francisco Granados, ancien secrétaire général du Parti populaire (PP) de Madrid, et son complice présumé, l’entrepreneur David Marjaliza.
Sur le premier - au nom de l’épouse de Francisco Granados - plus de 300’000 euros (360’000 francs) y auraient été déposés. Le deuxième, ouvert au nom de l’entreprise costaricienne Sheraton Trading SA, créée par Marjaliza, aurait dépassé les 4 millions d’euros (5 millions de francs).
Soupçons de commissions illégales
La justice espagnole soupçonne que des commissions illégales liées à des attributions de contrats publics y aient été déposées puis blanchies à l’aide de contrats d’exportation fictifs.
L’enquête espagnole a été lancée à la suite de la réception d’une demande d’entraide judiciaire suisse en décembre 2013 révélant des mouvements suspects sur des comptes helvétiques de Francisco Granados et de David Marjaliza.
Le Ministère public de la Confédération (MPC) a confirmé à la RTS qu’une procédure pénale était également ouverte en Suisse, mais qu’il n’était pas en mesure de commenter les informations relayées par les médias ou de confirmer leur teneur. Lire : La Suisse à l’origine d’une enquête pour corruption politique en Espagne
Marc Renfer
Francisco Granados emprisonné
Le juge Eloy Velasco a décrété ce vendredi l’emprisonnement de Francisco Granados, inculpé de blanchiment, participation à une organisation cirminelle, trafic d’influence et corruption.
Pour le magistrat, le politicien madrilène, qui a nié détenir des comptes en Suisse, se trouvait à la tête du réseau de corruption.
Jeudi, le juge avait déjà placé en détention provisoire cinq suspects, mis en liberté sous caution huit autres et en a inculpé et remis en liberté un autre.