justice jeudi 16 octobre 2014
Un banquier repenti accable UBS au procès Raoul Weil
Par Stéphane Bussard Fort Lauderdale
Un ex-cadre d’UBS est intervenu dans le procès de Raoul Weil. Il avait à l’époque côtoyé l’accusé. Description, en détail et sans fard, des pratiques de la banque aux Etats-Unis
« Les banquiers suisses apprennent à rester en dessous des radars. Ils ne sont d’ailleurs pas très extravertis et ne racontent pas de blagues. » Lors de la deuxième journée du procès de Raoul Weil qui se tient devant une cour fédérale de Fort Lauderdale aux Etats-Unis, l’accusation a appelé à la barre un témoin très disert : Hansruedi Schumacher. Ce dernier, cadre d’UBS jusqu’en 2002, n’a pas alourdi directement les charges qui pèsent contre l’ex-numéro trois d’UBS, accusé d’avoir aidé à soustraire au fisc américain quelque 20 milliards de dollars. Mais il a décrit en détail les pratiques de la première banque suisse aux Etats-Unis au moment où il était encore à la tête du desk des clients américains à Zurich. Son lien avec l’accusé ? Raoul Weil était devenu son chef en 1996 auprès de ce qui était encore la Société de banque suisse (SBS).
[…] Illustrant la manière dont la banque appréhendait ces questions, Hansruedi Schumacher a expliqué à la cour de Floride le vocabulaire utilisé à UBS. Tout était « noir ou blanc » : noir pour les comptes non déclarés, aussi appelés comptes simples, blanc pour les comptes déclarés, baptisés également comptes complexes. Mais « pourquoi inciter des Américains à ouvrir un compte en Suisse ? » demande l’avocat de l’accusation Jason Poole. « C’est le secret bancaire. En Suisse, déclare le témoin, nous avons une certaine culture selon laquelle les affaires financières sont des questions privées et personnelles. » Hansruedi Schumacher ne se prive pas d’utiliser le vocable de paradis fiscal pour décrire la Confédération. Lire la suite sur le site du journal Le Temps.