La BIM-SA : 2 milliards F CFA de contribution au Trésor public

Vendredi 9 mai 2008 — Dernier ajout samedi 9 janvier 2010

La BIM-SA : 2 milliards F CFA de contribution au Trésor public

Le rapport d’activité de l’exercice 2007, le projet du plan d’affaires 2007-2011, le projet de rapport des commissaires aux comptes étaient au menu du conseil d’administration de la BIM-SA, mercredi dernier. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en plus de sortir de la zone de turbulence, la BIM s’installe à bonne place dans le paysage bancaire malien.

Petit point d’histoire. En 1965, la Banque de l’Afrique occidentale (BAO) se scinde en deux et donne naissance à la Banque internationale pour l’Afrique occidentale (BIAO). La BIAO, devenue Méridien BIAO, est alors contrôlée par la MIBL, un Holding installée dans les paradis fiscaux et qui a réussi à mettre à genoux toutes les agences BIAO en Afrique, sauf celle du Mali.

Les autorités, vigilantes, ont bloqué les transactions et les actions. Après, l’Etat malien restait avec le Crédit Lyonnais seuls actionnaires. Ce dernier, dans le cadre de sa restructuration, cèdera gratuitement ses actions à l’Etat qui se retrouve propriétaire. Dans le cadre de cette restructuration naîtra le 15 juin 1995, la Banque internationale pour le Mali (BIM-SA).

L’actuel PDG, Mamadou Igor Diarra, a pris les commandes de la plus ancienne banque privée du Mali en 2006, alors qu’elle peinait encore à sortir du rouge. En effet, à sa prise de service, en 2006 la banque affichait, pour son exercice antérieur, une perte sèche de 5 milliards de F CFA.

Un résultat net de 5,1 milliards F CFA

Dans le cahier de charges qui lui a été assignées à son arrivée, le nouveau PDG, Mamadou Igor Diarra, devait sortir la banque de la zone déficitaire, la rendre viable pour sa privatisation. En effet, avant lui, l’Etat avait tenté à deux reprises de vendre et avait dû se résigner à déclarer infructueuses ses appels d’offres, car, c’est à peine si des repreneurs « se présentaient ou s’ils offraient plus que le franc symbolique ! », comme disait un agent du ministère des Finances.

Image. Les résultats affichés sont à la satisfaction des administrateurs. En effet, à l’issue du conseil, dans une communication rendue publique, ceux-ci n’ont pas caché leur « grande satisfaction » et ont arrêté les comptes au terme de l’exercice 2007 caractérisés par un total bilan 178,4 milliards de F CFA ; un niveau des ressources globales 158,5 milliards de F CFA ; un encours 115,1 milliards de F CFA pour les emplois ; un résultat net 5,1 milliards de F CFA.

« Les administrateurs ont vivement félicité la direction générale et l’ensemble du personnel pour les résultats obtenus et les ont encouragés à rester mobilisés pour préserver les acquis », selon le communiqué officiel.

Aujourd’hui, la banque se dit prête pour la privatisation. D’ailleurs, selon les chiffres fournis, la banque a payé au Trésor public, au titre des impôts, 2 milliards de F CFA, ce qui fait d’elle l’une des plus gros contributeurs après les sociétés minières. Alexis Kalambry

Privatisation de la BIM-SA

L’Etat garde 10 %

Selon notre confrère « Info-Matin », l’appel d’offre pour la privatisation de la BIM-SA vient d’être lancé par le ministère des Finances. Mercredi dernier, lors de son conseil d’administration, le représentant du personnel n’a pas manqué d’attirer l’attention des administrateurs sur la bonne réussite de cette privatisation.

Il a rappelé la douloureuse expérience de la Méridien BIAO, qui avait repris les agences BIAO en Afrique juste pour les vider. Selon le scénario avancé par notre confrère, l’Etat devra céder 433 966 actions de la banque, soit 51 % du capital.

Mais, ajoute Igor, « la cession envisagée de la participation stratégique ne doit pas occulter que l’Etat demeure le 2e actionnaire de la Banque avec une participation de 10,5 %. Cette opération doit donc cesser d’être une matière émotionnelle pour devenir une opportunité de renforcement de la BIM-SA par un partenaire stratégique qui sera solide et crédible ».

« Que tout le monde soit rassuré. Sous l’égide du ministre des Finances, le processus de cession partielle des actions de l’Etat sera conduit sans aucune perturbation et la banque a déjà anticipé les réalités de l’éventualité d’un renforcement de son actionnariat par un partenaire de référence ».

Alexis Kalambry

Les Echos du 9 mai 2008

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