Le milliardaire Beny Steinmetz, des mines d’Afrique aux ­prétoires de Genève

Lundi 29 août 2022

Le milliardaire Beny Steinmetz, des mines d’Afrique aux ­prétoires de Genève

Par Serge Enderlin (envoyé spécial à Athènes) Publié aujourd’hui à 06h00, mis à jour à 06h00

Rencontre L’Israélien sort d’un long silence médiatique alors qu’il s’apprête à être jugé en appel, en Suisse, à partir du 29 août. L’homme d’affaires, qui risque la confirmation d’une peine de cinq ans de prison ferme pour corruption d’agents publics en Guinée, défend sa probité.

Il n’a pas vraiment le charisme avec lequel se bâtissent les légendes. Le quotidien israélien Haaretz l’avait pourtant nommé un jour « Beny Bond », intrigué par ses rotations en jet privé à travers le monde. « Vous vous attendiez à quoi ? », semble interroger Beny Steinmetz, 66 ans, assis dans une tenue sobre et décontractée qui a dû faire l’objet de savantes évaluations avant l’entrée en scène. C’est donc avec des mocassins en daim sans chaussettes, un pantalon chino dans les tons clairs et une chemise blanche ouverte que Beny Steinmetz a accepté de rompre un silence de plus d’une décennie avec des médias avec lesquels il ne voyait pas l’intérêt de cultiver la proximité, « sans doute l’une de mes plus grandes erreurs jusqu’ici ». Car voilà, l’homme risque gros.

Lundi 29 août, la cour d’appel de Genève doit reprendre le dossier qui lui a valu, en janvier 2021, une condamnation à cinq ans de prison ferme et une amende de 50 millions de francs suisses (46 millions d’euros), pour ­corruption d’agents publics en Guinée. Au début des années 2010, il avait obtenu le permis d’explorer le gisement de fer de Simandou, la plus grosse mine au monde encore inexploitée. La justice helvétique avait été saisie en raison de soupçons de transactions frauduleuses via Genève.

Chez la nièce du premier ministre grec

Le rendez-vous n’a pas lieu dans sa résidence de Tel-Aviv, que l’on dit être l’une des plus chères d’Israël. Pas non plus sur le yacht qui mouille en été dans les eaux turquoise des îles égéennes et dont il sera impossible de connaître le prix. Après beaucoup d’échanges entre ses nombreux conseillers, la rencontre est fixée au creux du mois d’août au domicile athénien de sa principale communicante, Alexia Bakoyannis, qui est aussi la nièce du premier ministre Kyriákos Mitsotákis et la sœur du maire d’Athènes. A ce niveau-là, les connexions ne sont jamais un hasard : « J’ai eu des affaires en Grèce, comme dans des dizaines d’autres pays. » Lire la suite.

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