Le scandale de la banque Hapoalim
Posted on 14/3/2005 @ 6:29 pm In International
M. Gaydamak dénonce une campagne de dénigrement
L’homme d’affaires franco-russe Arcadi Gaydamak, soupçonné par la justice israélienne dans un scandale de blanchiment d’argent par l’intermédiaire d’une succursale de la banque israélienne Hapoalim, a dénoncé jeudi une campagne de dénigrement à son égard.
“Les structures gouvernementales de plusieurs pays et notamment de France mènent contre moi une entreprise de dénigrement” depuis plusieurs années et cette dernière affaire y participe, a affirmé l’homme d’affaires invité à s’exprimer sur la radio Echo de Moscou.
La banque Hapoalim est le principal établissement bancaire d’Israël et sa succursale de la rue Hayarkon à Tel-Aviv est soupçonnée d’avoir participé à un blanchiment d’argent sale portant sur des centaines de millions de dollars.
La police a indiqué lundi qu’elle souhaitait entendre dans cette affaire M. Gaydamak, ainsi que l’homme d’affaires russe établi en Israël Vladimir Goussinski, et l’actuel ambassadeur d’Israël à Londres Zvi Hefetz, en relations d’affaires avec M. Goussinski.
La presse israélienne a également cité le nom de Leonid Nevzline, associé de l’ancien patron de Ioukos Mikhaïl Khodorkovski réfugié en Israël dans cette affaire.
“J’ai en effet un compte dans la banque Hapoalim” mais “il me sert lors de mes voyages en Israël et il est à découvert de 1.300 dollars” actuellement, a expliqué M. Gaydamak, démentant toute participation à un schéma de blanchiment d’argent.
L’homme d’affaires a précisé qu’il était “familier” de cette affaire de blanchiment à laquelle auraient participé selon lui “des centaines d’entrepreneurs moyens, notamment Français”. “Mais comme leurs noms ne disent rien à personne, il valait mieux citer des noms retentissants”, tels que ceux d’hommes d’affaires russes, a souligné M. Gaydamak.
Il a estimé que la publication de noms d’entrepreneurs russes dans cette affaire faisait “partie d’une opération destinée à promouvoir le travail des structures gouvernementales israéliennes”.
M. Gaydamak voit dans les accusations à son égard le rôle de la France qui chercherait selon lui à le discréditer pour utiliser ses liens avec Charles Pasqua contre l’ancien ministre.
“On me présente constamment comme un marchand d’armes” se plaint M. Gaydamak, qui a jadis été impliqué dans une affaire de trafic d’armes avec l’Angola qui a valu à Jean-Christophe Mitterrand, l’un des fils de l’ancien président socialiste français, d’être emprisonné.
M. Gaydamak reconnaît avoir participé à des ventes d’armes russes à l’Angola, mais souligne avoir “fait son travail en tant que fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères d’Angola” dont il a également la nationalité.
“Avec ma participation active, l’Angola a terminé une guerre civile de 10 ans (…) et depuis des forces hostiles ont déployé une campagne contre moi et particulièrement en France” a expliqué l’homme d’affaires.
La justice française a blanchi M. Gaydamak de l’accusation de trafic d’armes mais le poursuit toujours dans une affaire d’évasion fiscale et le soupçonne d’avoir reçu une décoration, l’ordre du mérite en 1995, par des moyens de corruption.
M. Gaydamak affirme qu’il a reçu cette décoration après sa participation, à la demande de M. Pasqua, à la libération de deux pilotes français détenus en Bosnie pendant la guerre en ex-Yougoslavie.
(AFP, 10/03/05 15:14)