Les Bush, une dynastie guerrière par Fabrice Nicolino
Extrait d’un article du magazine Politis
"Quel rôle jouera-t-il dans l’extraordinaire histoire de la Banque de Crédit et de Commerce International, la si fameuse BCCI ? Rappelons que la BCCI entretenait un « réseau noir » d’environ 1 500 personnes spécialisé dans l’extorsion de fonds, le chantage, le kidnapping, le meurtre. En vingt années d’existence - elle ferme en 1991, laissant un trou d’environ 10 milliards d’euros -, la banque aura eu pour clients les principaux barons latino-américains de la drogue, le dictateur panaméen Manuel Noriega - agent par ailleurs de la CIA -, Marcos et Duvalier, Abou Nidal, le Ben Laden des années 1980, et peut-être même Ben Laden en personne, à l’époque très engagé dans la guerre en Afghanistan, sur fonds américains.
La BCCI a-t-elle été une création de la CIA ? Celle-ci s’est-elle contentée, ce qui est prouvé, d’utiliser ses distingués services pour mener ses guerres clandestines, notamment contre le Nicaragua sandiniste ? N’importe : George est un orfèvre de la dissimulation, de la désinformation, du rideau de fumée. Et notons ce petit détail : dès 1976, il vend plusieurs avions dont la CIA n’a plus l’usage à un certain Jim Bath, un agent de la CIA qu’il a lui-même recruté et qui possède en partie une compagnie de charters. L’autre propriétaire de la Skyways Aircarft Leasing, Khalid Ben Mahfouz, est un personnage clé du régime saoudien et deviendra une dizaine d’années plus tard - tant de fils, qui tous se croisent ! - actionnaire de la BCCI. Bath n’est pas seulement l’associé de Ben Mahfouz, mais aussi celui du clan familial Ben Laden, lequel est de longue date un fort puissant groupe industriel saoudien, pesant des milliards de dollars."