Décryptage

Procès Squarcini : plongée dans les eaux troubles du renseignement intérieur

Mercredi 13 novembre 2024

L’ancien patron du renseignement intérieur sous Nicolas Sarkozy, Bernard Squarcini, est jugé à partir de ce mercredi et jusqu’à fin novembre avec 9 autres personnes. Poursuivi pour une dizaine de délits, il est soupçonné d’avoir profité de ses réseaux pour obtenir des informations confidentielles au profit de personnes privées.

Par Valérie de Senneville Publié le 13 nov. 2024 à 07:02

On l’avait surnommé le « Squale » en raison de sa capacité à naviguer en eaux troubles. Bernard Squarcini, l’ex-directeur central du renseignement intérieur (DCRI, devenue DGSI), était ce que l’on appelle un « grand flic » : discret, matois, un visage débonnaire que trahissaient des yeux comme des lames.

A partir de ce mercredi, c’est lui qui se retrouve devant les juges et la liste des infractions qui lui sont reprochées est longue comme un jour de planque dans une voiture banalisée : trafic d’influence, détournement de fonds publics, faux en écriture public, complicité de violation du secret professionnel, compromission du secret de la défense nationale, abus de confiance, trafic d’influence passif… Pas moins de 11 délits au total. A ses côtés sur le banc des prévenus, une faune bigarrée composée de 8 autres personnes, dont un préfet, un ancien magistrat et des policiers reconvertis dans le privé. Notes blanches

Les 237 pages de l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel, que « Les Echos » ont parcourue, passent en revue tout ce que le début des années 2000 a connu d’affaires et dans lesquelles Bernard Squarcini et ses comparses auraient joué un rôle, de près ou de loin, à coup de « notes blanches » (notes non signées), de coups de fil passés au bon moment et de services discrets : Bettencourt, Ziad Takieddine, Cahuzac, les réseaux Corse et le Cercle Wagram… et puis d’autres, plus secrètes, où se mélangent intérêts privés et renseignement. Lire la suite.

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