ITALIE
Affaire Parmalat : épisode II
Les dirigeants de l’entreprise agroalimentaire sont poursuivis pour "banqueroute frauduleuse et associations de malfaiteurs".
Les juges du tribunal de Parme ouvrent lundi 5 juin, le deuxième volet de l’affaire Parmalat, un scandale financier qui a laissé un trou de 14 milliards d’euros dans les comptes de l’entreprise en 2003. Les magistrats se réunissent pour la première audience préliminaire de ce deuxième épisode du krach retentissant du géant de l’agroalimentaire italien.
Dans ce second volet judiciaire du plus grand scandale financier en Europe 71 personnes, dont le fondateur de Parmalat Calisto Tanzi, son ex-directeur financier Fausto Tonna, des membres de l’ancien Conseil d’administration, des commissaires aux comptes et autres responsables financiers, sont accusés de « banqueroute frauduleuse, faux bilans, associations de malfaiteurs et fausses communications ». L’audience préliminaire de lundi ouvre une longue procédure qui peut durer des mois, voire des années, et pourrait s’achever par un renvoi en justice de tous ou certains des accusés, et donc par le début d’un vrai procès, si le juge des audiences préliminaires conclut à la recevabilité des requêtes du parquet.
Procès en cours à Milan
Ce second procès, un autre est déjà en cours à Milan pour manipulation des cours boursiers, apparaît comme étant le plus important dans cette affaire car les charges retenues contre les personnes accusées sont les plus lourdes.
« Nous espérons que le procès s’achèvera par des punitions exemplaires pour tous les accusés », a déclaré Elio Lanutti, président d’une association de consommateurs, Adusbef, qui s’est constituée partie civile dans cette affaire.
Environ 135.000 épargnants italiens ont vu leurs économies englouties dans le krach de Parmalat, en décembre 2003.
"C’est déjà un scandale que les épargnants aient dû attendre deux ans et demi pour arriver uniquement à l’audience préliminaire« , a dit Elio Lanutti, accusant le parquet de Parme d’avoir été »conditionné" par l’ambiance générale dans cette ville qui abrite le siège du groupe. Parmalat employait 36.000 personnes dans 30 pays du monde entier avant son effondrement.
Dix condamnations
Dans le procès de Milan, le bras droit de Calisto Tanzi, Fausto Tonna, et dix autres personnes ont déjà été condamnés à des peines allant de 10 mois à deux ans et demi de prison ferme dans le cadre d’une procédure négociée.
Ce procès se poursuit à l’heure actuelle avec Calisto Tanzi, quinze de ses proches et les cabinets d’audit Grant Thornton, devenu depuis Italaudit, ainsi que Deloitte et Touche, jugés pour manipulation des cours de Bourse.
Six grandes banques internationales sont aussi sur le banc des accusés, soupçonnées d’avoir placé des actions de Parmalat tout en connaissant la situation d’insolvabilité du groupe.
© Le Nouvel Observateur
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