Kazakhgate : à quand la vérité belge ?

Dimanche 7 juin 2015

Thierry Denoel Journaliste au Vif/L’Express

06/06/15 à 12:10 - Mise à jour à 13:13

Kazakhgate : à quand la vérité belge ?

De révélation en révélation, l’affaire Chodiev-Sarkozy-De Decker ne cesse de rebondir. Cette fois, c’est le nom de Didier Reynders qui a été cité. L’enquête en France semble avancer. En Belgique, on s’est montré jusqu’ici d’une prudence excessive. Il y a pourtant matière à investiguer.

Ça y est. Le nom de Didier Reynders a été lâché dans l’enquête sur le Kazakhgate, en France. D’après les dernières révélations du journal Le Monde, le Ucclois Guy Vanden Berghe, mis en examen à Paris, a évoqué, face aux enquêteurs français, le nom du ministre belge des Affaires étrangères. Selon cet homme de main, Reynders aurait arrangé par téléphone avec Claude Guéant, ministre de Nicolas Sarkozy à l’époque des faits, la mise en relation de l’avocate Catherine Degoul, qui défendait Chodiev à la demande de l’Elysée, avec Armand De Decker, alors sénateur en Belgique. Pour l’heure, c’est encore mince. Mais ce témoignage n’est néanmoins pas anodin.

[…] Les révélations du Monde jettent encore un peu plus le trouble sur cette affaire franco-belge. D’abord sur la commission qu’Armand De Decker a reçue via Me Degoul, soit 734 346 euros, pour ses services rendus. Si le montant est si précis, c’est qu’il s’agit d’une donnée interceptée par Tracfin, le service de renseignement attaché au ministère français des Finances. Le montant avait déjà été mentionné précédemment par Le Canard Enchaîné (qui révélait une note des juges français) et Armand De Decker avait farouchement nié avoir reçu autant de la part de Chodiev. Selon Le Monde, les juges de Paris se seraient également rendu compte que Me De Decker n’a rendu aucune note d’honoraires justifiant la moindre rémunération.

Ensuite, en ce qui concerne Didier Reynders, le ministre MR a donc été nommément cité par un des inculpés. Or, il y a plus de deux ans, lors d’une enquête commune avec le journal De Standaard, nous révélions déjà l’intervention du cabinet Reynders lors de la procédure parlementaire concernant la transaction pénale élargie (Le Vif/L’Express du 25 janvier 2013). Lire la suite.

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