CBH conteste vivement des accusations de blanchiment d’argent
11/08/2021 | 16:41
Genève (awp) - Compagnie bancaire helvétique (CBH) a vivement contesté mercredi être incriminée dans de supposés faits de blanchiment d’argent, récemment révélés par la presse alémanique. La banque privée genevoise met en exergue « les conséquences délétères » sur sa réputation et se réserve le droit d’entamer une procédure juridique contre le journal.
« CBH n’a jamais été informée du dépôt de la plainte dont il est question ni, a fortiori, d’une quelconque suite qui lui aurait été donnée par l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers », a indiqué Me Nicolas Capt, l’avocat de la banque, dans un courriel adressé à AWP.
Selon le conseiller juridique de l’établissement, les affirmations de l’article, publié dimanche par la Sonntagszeitung, ne sont pas exactes. « L’article fait référence à des flux financiers qui n’ont tout simplement pas eu lieu et, surtout, le prêt bancaire, dont le prétendu non-remboursement serait, à en croire le journaliste, un schéma classique du blanchiment d’argent, a été remboursé », a poursuivi Me Capt.
Le journal dominical zurichois a rapporté dans sa dernière édition que CBH serait impliquée dans une affaire de « transactions suspectes » dont les ramifications remontent au Kazakhstan. L’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) aurait reçu en avril une plainte à ce sujet. Le journal se base sur des documents qui auraient fuité et dont il a obtenu copie.
La plainte concerne des faits supposés de blanchiment d’argent pour un montant d’au moins 300 millions de dollars (274,9 millions de francs suisses) qui auraient transité par « des structures complexes de sociétés ».
Sociétés offshore et paradis fiscaux
Les faits reprochés concernent la période entre 2013 et 2017. La plainte évoque CBH qui aurait géré pendant cette période au moins une douzaine de comptes de sociétés offshore majoritairement basées dans des paradis fiscaux.
Contactée par AWP, la Finma a indiqué qu’elle « ne fait pas de commentaires sur les détails de ses activités de surveillance, d’éventuelles enquêtes ou procédures ». D’une manière générale, si le gendarme des marchés financiers « dispose d’indices sur de possibles violations de la législation suisse sur les marchés financiers, (il) enquête et prend des mesures si nécessaire », a ajouté un porte-parole dans un courriel.
« La banque aura recours à tous les moyens de droit utiles pour défendre sa réputation », a souligné Me Capt.
al/rp
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