Enquête

Ces barbouzes français qui interviennent dans le conflit en république démocratique du Congo

Mercredi 27 novembre 2024

« Libération » a enquêté pendant plusieurs mois sur le rôle joué par des sociétés de sécurité privées françaises engagées du côté de l’armée congolaise face aux rebelles du Mouvement du 23 mars. Des réseaux paramilitaires et affairistes pour qui la guerre est une opportunité financière comme une autre et vers lesquels Kinshasa se tourne pour trouver de nouveaux alliés et pallier son armée mal formée.

par Patricia Huon, correspondante à Johannesburg, avec Andreea Campeanu et Simone Schlindwein publié aujourd’hui à 12h29

Cette enquête a été réalisée grâce à une bourse du fonds IJ4EU (Investigative Journalism for Europe).

Lorsque de mystérieux militaires à la peau blanche sont apparus, il y a deux ans, dans les rues de Goma, dans l’est de la république démocratique du Congo (RDC), la rumeur s’est vite répandue. D’abord sur les réseaux sociaux, puis jusqu’aux couloirs des ambassades occidentales dans la capitale, Kinshasa, à 1 500 kilomètres de là à vol d’oiseau. Il se murmurait qu’après la Centrafrique et le Mali, les mercenaires du groupe Wagner venaient de poser le pied en RDC, ce géant de la région des Grands Lacs, grand comme quatre fois la France. Difficile de passer inaperçu, à bord des Land Cruisers des soldats des Forces armées congolaises, ou dans les allées des supermarchés où ils s’approvisionnent en cigarettes et biscuits, en escouades où les visages juvéniles côtoient des tronches marquées par la vie. Parfois un cache-nez remonté jusque sous les yeux les protège de la poussière et masque leur identité. Mais, malgré les apparences, ces barbouzes n’appartiennent pas à la tentaculaire milice fondée par feu Evgueni Prigojine… Lire la suite.

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