Moscou dit avoir échangé la basketteuse américaine Griner contre le marchand d’armes russe Bout
Agence France-Presse
8 décembre 2022 à 14h52
La Russie a annoncé jeudi avoir échangé avec Washington la basketteuse américaine Brittney Griner, emprisonnée pour trafic de cannabis, contre le célèbre marchand d’armes russe Viktor Bout, détenu aux Etats-Unis depuis plus de dix ans.
« Le 8 décembre 2022, à l’aéroport d’Abou Dhabi, la procédure d’échange du citoyen russe Viktor Bout contre la citoyenne américaine Brittney Griner, qui purgeaient respectivement des peines dans des établissements pénitentiaires aux Etats-Unis et en Russie, a été accomplie avec succès », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères sur Telegram.
Moscou a souligné négocier « depuis longtemps » avec Washington en vue de la libération de Viktor Bout, qui y purgeait une peine de 25 ans de prison.
Arrêté en Thaïlande en 2008, puis extradé, Viktor Bout, 55 ans, est surnommé le « marchand de mort ». Son parcours a été l’une des inspirations du film « Lord of War » dans lequel Nicolas Cage interprète un trafiquant d’armes cynique.
L’une des avocates de Brittney Griner en Russie, Maria Blagovolina, sur Telegram, a « confirmé que l’échange a eu lieu ».
Selon la diplomatie russe, « Washington refusait catégoriquement le dialogue sur l’inclusion (de Viktor Bout) dans un mécanisme d’échange ». « Néanmoins, la Russie a continué à travailler activement pour sauver notre compatriote », a-t-elle poursuivi.
« Grâce aux efforts déployés, il a été possible de s’entendre avec la partie américaine pour organiser l’échange », a ajouté le ministère russe des Affaires étrangères.
Brittney Griner, 32 ans, considérée comme l’une des meilleures joueuses de basket au monde, avait été arrêtée en février à Moscou en possession d’une vapoteuse contenant du liquide à base de cannabis.
Elle avait été condamné en août à neuf ans de prison pour trafic de cannabis.
Dans un communiqué, la famille de Paul Whelan, un Américain qui purge une peine de 16 ans en Russie pour « espionnage », s’est dit « heureuse » pour Mme Griner, mais « toujours dévastée » de savoir Paul Whelan dans une prison russe, à l’approche de Noël que la famille passera « pour la quatrième fois » sans lui.
Agence France-Presse