Des clients lésés de Banco Espirito Santo manifestent en marge du forum de la BCE
Publié le 23 mai 2015 à 18h00
Lisbonne, 23 mai 2015 (AFP)
Plus d’une centaine de personnes ont bruyamment manifesté samedi en marge du forum annuel de la Banque centrale européenne (BCE) à Sintra, près de Lisbonne, pour réclamer leur argent perdu, à l’appel de l’Association des clients lésés de Banco Espirito Santo (BES).
La chute de BES, à l’été 2014, avait fait trembler le secteur financier portugais, affectant aussi des milliers de clients qui avaient troqué leur épargne contre des produits toxiques du groupe Espirito Santo, présentées pour la plupart comme des produits financiers sans risque.
« Nous voulons récupérer les économies de toute une vie » ou encore « ouvrez les portes des prisons, mettez-y les escrocs », pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants devant l’hôtel où se rassemble depuis jeudi le gotha mondial de la finance.
« Nous avons pu transmettre une lettre au président de la BCE, Mario Draghi, avec qui nous espérons pouvoir parler pour résoudre la situation », a déclaré à l’AFP Alberto Neves, le vice-président de l’association.
Selon le quotidien portugais Diario Economico, la BCE a bloqué en mars une première solution de la Banque du Portugal pour ces clients, qui aurait pu leur permettre de récupérer 30 à 40% des quelque 500 millions d’euros placés.
Mais l’Association des clients lésés de BES affirme que le régulateur européen a été mal informé par la Banque centrale portugaise.
Cette dernière avait obligé BES, l’an dernier, à inscrire dans ses comptes une provision de 1,25 milliard d’euros pour protéger les petits détenteurs de titres. Mais elle assure désormais que cette réserve « ne constitue pas une garantie de remboursement ».
Du coup, ces clients continuent à réclamer leur dû auprès de Novo Banco, né le 3 août des décombres de Banco Espirito Santo et renfloué à hauteur de 4,9 milliards d’euros, dont 3,9 milliards apportés par l’Etat et un milliard par les banques.
Selon l’hebdomadaire Expresso, la Banque du Portugal a engagé une série de procédures contre plusieurs anciens dirigeants de BES dont son ancien patron, Ricardo Salgado, accusés notamment d’« actes de malveillance » et de « gestion ruineuse ».
ode/nas
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