L’infante Cristina n’est pas la bienvenue en Suisse

Jeudi 9 janvier 2014

L’infante Cristina n’est pas la bienvenue en Suisse

Le Point.fr - Publié le 08/01/2014 à 17:10 - Modifié le 09/01/2014 à 12:11

Les médias suisses ne font pas de cadeau à l’infante Cristina de Bourbon, mise en examen en Espagne et installée à Genève depuis août 2013.

De notre correspondant à Genève, Ian Hamel

La télévision suisse romande a monté en épingle la mise en examen de l’infante Cristina pour « blanchiment d’argent et fraude fiscale ». Loin de se contenter de donner sobrement l’information, la télévision francophone a réalisé un long reportage en Espagne, donnant la parole à plusieurs personnes qui se réjouissaient de cette mise en examen. Certaines souhaitaient même que la fille cadette du roi Juan Carlos se retrouve en prison.

Coup de pied de l’âne, le présentateur rappelle que Cristina s’est établie « très opportunément à Genève », peu après l’annulation d’une première mise en examen pour trafic d’influence au printemps 2013. De son côté, La Tribune de Genève énumère comment la fille du roi a profité avec son mari Iñaki Urdangarín, ancien champion de handball, des fonds injectés dans la société Aizoon : voyages en famille, salaires du personnel de maison, travaux somptueux dans leur vaste villa à Barcelone, etc.

Le quotidien de la cité de Calvin souligne qu’outre sa fonction de « directrice des affaires internationales » pour la fondation La Caixa à Genève, emploi qui serait rémunéré plus de 200 000 euros par an, l’infante Cristina coordonnerait certaines actions de l’Aga Khan Foundation. Le chef religieux des ismaéliens, âgé de 76 ans, l’un des hommes les plus riches de Suisse, est installé à Genève. Karim Aga Khan serait très ami avec Juan Carlos.

[…] On a connu la presse suisse nettement plus respectueuse vis-à-vis des riches étrangers établis sur les bords des lacs. Elle omettait souvent de s’intéresser à leurs frasques, et surtout à leurs comptes en banque et aux origines de leurs fortunes. Mais face aux attaques incessantes contre la Confédération, les médias helvétiques jettent aujourd’hui un regard nettement plus critique sur ceux qui sont susceptibles de salir indirectement la réputation du pays.

Avant même l’arrivée de l’infante Cristina à Genève, La Tribune de Genève publiait une enquête en mars 2012 sur le « volet suisse dans le scandale royal espagnol », révélant que de l’argent, pas forcément bien gagné, et sûrement pas déclaré, avait pu transiter par une société irlandaise, et surtout aboutir sur un compte ouvert à Credit suisse à Lausanne. Lire la suite.

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