enquête mardi 14 avril 2009
La fondation de charité d’UBS recevait des millions évadés
Par François Pilet
Création de Marcel Ospel, Optimus touchait des dons de clients non déclarés
« Chez UBS, nous ne vous assistons pas seulement dans vos décisions financières. Nous conseillons également nos clients qui souhaitent venir en aide aux moins chanceux à travers des projets philanthropiques de grande qualité dans le monde entier. » Cette lettre transmise aux clients américains d’UBS en 2004 est signée par Raoul Weil et Martin Liechti. Le premier, responsable de la gestion de fortune, a démissionné après son inculpation aux Etats-Unis en novembre. Le second, chef de la zone Amériques, a été retenu comme témoin pendant plusieurs mois en Floride.
Un rôle jusqu’ici peu connu de ces deux hommes au cœur de l’affaire de fraude fiscale aux Etats-Unis était d’alimenter les caisses de la fondation caritative d’UBS, Optimus. Celle-ci gérait une fortune de plus de 35 millions de francs en 2007. A cela s’ajoutent 50 millions de francs déposés par des donateurs auprès d’un fonds d’investissement luxembourgeois, dont les intérêts et dividendes sont versés à la fondation. Un tel budget fait d’Optimus une des premières fondations caritatives du pays. Elle finance une septantaine de projets sur les cinq continents, dont plusieurs à travers des universités. A la veille de l’assemblée générale d’UBS ce mercredi, l’avenir de la fondation n’est pas assuré.
Il apparaît, sur la base de témoignages d’ex-employés et de documents internes de la banque dont Le Temps a obtenu copie, qu’une partie des fonds versés à Optimus provenait directement de l’évasion fiscale.
Lire la suite sur le site internet du journal suisse Le Temps.