Par Abdelhak El Idrissi Publié aujourd’hui à 13h48, modifié à 17h48
Pendant longtemps, les montages financiers opaques passant par les paradis fiscaux ont été le cauchemar de la justice française et des services d’enquête spécialisés. Cette complexité a désormais tendance à se retourner contre ses auteurs, grâce à la montée en puissance, depuis 2014, d’une présomption de blanchiment qui opère un retournement de la charge de la preuve. Elle oblige les bénéficiaires de montages acrobatiques à justifier de la provenance de l’argent, sous peine d’être poursuivis pour blanchiment.
La saisie, en septembre, de villas de luxe sur la Côte d’Azur appartenant à deux hommes d’affaires d’origine russe, en est l’illustration parfaite. Elle intervient dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte en mars à l’initiative des gendarmes de la section de recherches de Paris pour « des faits présumés de blanchiment aggravé », qui repose sur la découverte d’un patrimoine immobilier financé par des sociétés logées dans des paradis fiscaux. « La procédure s’intéresse aux modalités d’acquisition de biens immobiliers, par le recours à des prêts octroyés par des sociétés privées, domiciliées à Chypre ou aux îles Vierges britanniques », précise le parquet de Paris, sans mentionner l’identité des personnes mises en cause. Lire la suite.