Metaleurop renaît de ses cendres après avoir déposé son bilan en 2003
Anne-Laure Julien [11 janvier 2006]
CONTRAINT de fermer sa plus grosse fonderie dans le nord de la France, incapable de rembourser ses dettes et lâché par son actionnaire majoritaire, la messe semblait dite pour le groupe Metaleurop il y a trois ans. Les huit cents salariés de Noyelles-Godault privés d’emplois et les 10 millions de petits porteurs ruinés en étaient persuadés.
A Paris la cotation du titre a été suspendue en mars 2003, à la demande du gendarme de la Bourse. Le dernier cours de 0,54 euro valorise l’entreprise à 12 millions, un prix à la casse. Or, contre toute attente, la situation financière de Metaleurop s’est redressée de manière fulgurante. Envolée du prix du plomb
Dès 2004, le groupe renouait avec les bénéfices portés par une envolée du prix du plomb et l’appétit insatiable pour les matières premières d’une Chine en plein essor. C’est en tout cas, l’analyse de son nouveau président, Yves Roche. Selon lui, cette tendance devrait se confirmer cette année. D’ailleurs, le groupe qui avait déposé son bilan en novembre 2003 ne se trouve plus sous la tutelle de la justice.
Son plan de continuation au cours des dix prochaines années prévoit toutefois le remboursement d’une dette de 61 millions d’euros à son actionnaire majoritaire, le courtier suisse Glencore, qui a repris l’ensemble des créances à son compte cet été. Pour mener à bien ce plan, Yves Roche souhaite recentrer Metaleurop sur la production de plomb approvisionnée en grande partie par le recyclage de batteries.
Les autres activités, notamment la production de zinc, seront cédées. En attendant, la cotation de l’action devrait reprendre avant la fin du mois. « Depuis trois ans, le capital de l’entreprise n’a pas évolué, il se trouve majoritairement (47%) entre les mains d’actionnaires individuels, Glencore en possédant 33% et des investisseurs institutionnels le solde », explique son président.
Enfin, sur le plan judiciaire, le parquet de Paris, qui avait ouvert une enquête il y a trois ans, a reçu depuis plusieurs mois le rapport d’enquête de l’autorité boursière concluant à une information financière fallacieuse. Le groupe va devoir payer au Trésor public une amende de 140 000 euros et son ancien PDG 90 000 euros.
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