Nœud gordien
Au final, explique le journaliste Thomas Vallières (cf. Billets n° 61), on trouve « une bombe dans les soutes de la Ve République » - son « plus énorme scandale ». Sous la bombe, une trappe : l’affaire Dumas 1. Côté français, l’affaire « Joséphine » se serait soldée en octobre 1993, lors d’une réunion dans une maison de Gordes, dans le Vaucluse : « l’on serait surpris d’apprendre quels étaient les personnages qui participaient à cette séance de répartition et de distribution des restes ».
22,35 millions de dollars, prétend une note anonyme remise au juge Zanoto par Jean-François Hénin (qui lui-même la tenait d’un proche des services secrets, Hector de Galard, mort d’une crise cardiaque). Hénin dirigeait Altus, une filiale du Crédit Lyonnais. Il se trouvait trop seul à porter le chapeau des turpitudes de la grande banque ruinée - soupçonnée entre autres d’avoir organisé le circuit « Joséphine ».
La note donne des noms. Elle est prise suffisamment au sérieux pour que le parquet décide d’entendre comme témoins les personnes désignées. Dont les anciens conseillers mitterrandiens Charles Salzmann et Pierre Chassigneux (qui dirigea les Renseignements généraux), l’ex-ministre André Laignel, Anne Pingeot, Alain Minc.
Plusieurs ont démenti leur participation à cette réunion d’affaires. (Libération, 05/10/1998) .
Par une curieuse coïncidence, les juges Eva Joly et Laurence Vichnievsky s’interrogent au même moment sur l’acquisition à Gordes de deux résidences, dont « un château de 39 millions de francs », par le proche environnement de François Mitterrand (Le Parisien, 01/10/1998) .
1. Lequel, pour montrer sa capacité de nuisance, en vient à réclamer la levée du secret-défense sur la répartition d’un autre énorme bakchich : les rétro-commissions sur la vente de frégates à Taiwan.
Extraits de BAA N°64 - novembre 1998 -
Publié avec l’aimable autorisation de l’Association Survie.
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