Par Maxime Vaudano Publié aujourd’hui à 09h00
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Les autorités suisses sont promptes à critiquer le travail de la presse dès lors qu’elle enfreint le sacro-saint secret bancaire. Alors que la plupart des démocraties ménagent des exceptions dans leurs législations respectives pour protéger les journalistes qui révèlent des informations d’intérêt public éclairant, par exemple, des faits de corruption, de blanchiment ou de fraude fiscale, la Suisse s’y refuse catégoriquement. L’article 47 de sa loi bancaire prévoit même cinq ans de prison pour les journalistes qui exploitent des fuites de données bancaires ou révèlent l’identité du client d’un établissement.
C’est en s’appuyant sur ce texte, introduit en 2015, que la banque Reyl a déposé plainte contre X pour tenter de dissuader Le Monde et ses partenaires de publier leur enquête du 9 avril sur les défaillances de ses mécanismes antiblanchiment, enquête qui s’appuie sur des documents confidentiels. Or nos révélations viennent précisément mettre en évidence les contradictions de la Suisse sur le secret bancaire et la liberté de la presse : elle montre qu’un précédent leak bancaire exploité par la presse a servi de point de départ à une investigation majeure lancée par son autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, la Finma – Lire la suite.