Un bout de mafia russe
Jusqu’ici, la mafia russe évoluait très sereinement en France. Et le FBI n’avait pas donné suite aux gigantesques détournements commis au détriment du FMI – entre la Bank of New York, la blanchisserie “Angolagate” et la banque russe Menatep. Soudain, le 10 juin, les polices européennes ont arrêté une cinquantaine de mafieux présumés. La richesse ostentatoire de plusieurs d’entre eux les avait fait repérer de longue date : ils avaient installé leurs sociétés sur les Champs-Élysées, roulaient en voitures de sport et exhibaient des toiles de maître…
Selon une source judiciaire, ce « coup de pied dans la fourmilière de la mafia russe » est destiné à lui faire « comprendre aujourd’hui que l’argent du crime organisé n’est pas le bienvenu chez nous. » L’était-il hier ? L’est-il ailleurs ?
Si le juge Thierry Pons voulait et pouvait élargir son enquête, il déboucherait probablement sur un pan de la Françafrique (pétrole et trafics d’armes). Les “hommes d’affaires” moscovites s’abritaient d’ailleurs derrière des ressortissants français, béninois et ivoirien (Le Parisien, 11/06/2002 et Le Figaro, 12/06/2002).
Mais il ne s’agit quand même pas, comme pour l’Angolagate, de remonter jusqu’aux principaux dirigeants de la planète ! En Russie, on s’arrête à un très proche de Poutine, le banquier Sergueï Pougatchev (Le Monde, 18/06/2002).
Extrait de Billets d’Afrique et d’Ailleurs N°105 - Juillet-Août 2002 -
Billets d’Afrique et d’Ailleurs est la revue mensuelle éditée par Survie.
Publié avec l’aimable autorisation de l’Association Survie.
Visitez le site de Survie.