Lutte contre le blanchiment d’argent

En Suisse, les avocat∙e∙s « atypiques » font de la résistance

Mardi 2 juillet 2024

Dans leur rôle de pourvoyeurs de sociétés et de montages offshore complexes, les avocat∙e∙s suisses jouissent d’une excellente réputation dans le monde entier. Les client∙e∙s peuvent les utiliser pour mettre leur fortune à l’abri, faire de l’optimisation fiscale ou, de manière moins avouable, éluder l’impôt, échapper aux sanctions ou blanchir de l’argent. Particularité helvétique : lorsqu’ils agissent comme « conseillers », les avocat∙e∙s n’ont à ce jour aucune obligation de diligence. Sous la pression internationale, le Conseil fédéral a proposé un projet législatif qui les assujettirait à la loi anti-blanchiment, après un premier échec au Parlement en 2021. Public Eye a mené l’enquête au sein d’une profession en ébullition.

Agathe Duparc, en collaboration avec Robert Bachmann, 1 juillet 2024

Pour Maître Daniel Richard, inscrit au barreau de Genève depuis 1977, c’est le dernier tour de piste. À 74 ans, l’avocat, qui a démarré sa carrière comme juriste chez Cargill, le géant du négoce de grains, rêve de prendre une retraite bien méritée. Mais après des décennies de bons et loyaux services auprès d’une clientèle venue du monde entier et d’horizons différents, il doit s’acquitter d’une ultime tâche, plutôt ingrate : liquider Rosneft Trading SA (RTSA), une société qu’il a lui-même enregistrée en janvier 2011, alors qu’il travaillait pour le grand cabinet genevois Python. Il en est aujourd’hui l’unique administrateur, la société étant désormais domiciliée au sein de son étude PRLEX AVOCATS. Lire la suite.

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