Chinaleaks : les secrets offshore de la Chine
Gerard Ryle/ ICIJ
Le Consortium international du journalisme d’investigation s’apprête à dévoiler les placements de la Chine dans les paradis fiscaux .
Le Consortium internation du journalisme d’investigation, avec le concours de journaux européens dont Le Soir, publiera dans le courant de la semaine une enquête qui lève le voile sur les liens de la Chine vers le monde offshore.
Derrière les fortunes dissimulées et les stratagèmes des entreprises qui ont été mis au jour au cours de ces dernières années – comme les révélations du New York Times sur la richesse de la famille de l’ancien Premier ministre Wen Jiabao et celles de Bloomberg sur la fortune des parents de l’actuel président Xi Jinping – se trouve un monde encore plus secret : un commerce en plein essor dans des paradis fiscaux qui peuvent être liés à la Chine.
Une grande partie de ces transactions se fait en collaboration avec les grandes institutions financières occidentales, en toute légalité.
Mais sans trop prévenir, la Chine a émergé comme une source importante de nouveaux clients offshore. Une enquête réalisée en novembre dernier sur plus de 200 banquiers et autres professionnels de la société Offshore Corporation Limited montrait que la Chine et Hong Kong étaient devenus les 2 principales sources de clients par pays. Au cours des 5 prochaines années, près de 3 fois plus de personnes interrogées prédisent que la Chine sera la principale source de clients à l’étranger.
« La Chine est le lieu le plus important d’origine de clients pour les 5 prochaines années », a déclaré le PDG d’une société de fiducie, cité dans le rapport.
Ce rapport sur l’économie offshore (et cachée) de la Chine porte sur plus de 20 000 clients offshore de la Chine et de Hong Kong figurant dans la base de données « Offshore Leaks » . Les révélations permettront de comprendre comment les transactions offshore sont devenues une stratégie d’entreprise prisée par l’élite chinoise.
Sur son site, l’ICIJ explique les diffcultés rencontrées pour mener à bien ce projet, « dans un univers qui repose sur le secret. »
S’y trouve encore détaillée les raisons pour lesquelles le Consortium n’a pas révélé cette partie de l’enquête en avril 2013, au moment de la révélation des Offshore Leaks : « Il y avait énormément de noms en rapport avec la Chine, Hong Kong et Taïwan. Il nous a fallu également beaucoup de temps pour comprendre ce monde complexe, en particulier lorsqu’on travaille sur plusieurs juridictions et en plusieurs langues. ». La difficulté de l’exercice repose aussi sur l’importance de l’éventail de sources et de données. « Il nous a fallu du temps pour identifier les gens et les histoires les plus pertinents. »
Le Soir.