A Anvers, les impossibles sanctions contre les diamants russes

Jeudi 26 octobre 2023

Alors que le G7 est en passe d’interdire la vente de la pierre précieuse russe sur le sol des pays membres, les diamantaires du port belge s’inquiètent et s’écharpent. Pourtant, dans ce marché opaque, il est facile de dissimuler l’origine exacte de la pierre précieuse.

Par Lucas Minisini Publié aujourd’hui à 05h15, modifié à 11h12

[…] Dans la Beurs Voor Diamanthandel, l’une des quatre Bourses du diamant de la ville flamande, il faut un badge visiteur pour être autorisé à passer le moindre portique. Au 6e étage, se trouvent les locaux de plusieurs sociétés, dont Alrosa, le leader russe, responsable d’un tiers de la production mondiale de diamants. Alors que beaucoup d’entreprises russes sont sous sanction depuis l’invasion de l’Ukraine, les ­salariés d’Alrosa se rendent bien au bureau « tous les jours », assurent plusieurs employés du quartier.

Cette situation pourrait bientôt changer : le G7 (France, Allemagne, Canada, Etats-Unis, Italie, Japon, Royaume-Uni) a prévu d’annoncer d’un jour à l’autre l’interdiction du commerce des diamants russes. Cela viendrait s’ajouter à une baisse des prix du marché et à la concurrence des diamants de synthèse, moins chers et très populaires. Au sein de cette industrie anversoise qui existe depuis la fin du XIXe siècle, et représente 70 % de la production mondiale avec ses 1 700 entreprises spécialisées, nombre de ­diamantaires rencontrés se plaignent : « C’est la pire crise de notre histoire. »

Proche du Kremlin

Le port belge et Alrosa sont des alliés de longue date. Installée à Anvers depuis sa création en 1992 et devenue influente au milieu des années 2000, « l’entreprise russe considère la ville comme un point d’entrée fiable pour éviter de trouver sur le marché des “blood diamonds”, ces “diamants du sang” qui permettent de financer des groupes armés à travers le monde », explique Hans Merket, chercheur à l’International Peace Information Servic Lire la suite.

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