09 nov. 2024 à 11:00•Temps de lecture5 min Par Simon Brunfaut & Pascal Claude
La Première
Votre nouvel ouvrage s’intitule « Faire que ». Il est sous-titré « L’engagement politique à l’ère de l’inouï ». Pourquoi sommes-nous entrés dans l’ère de l’inouï, selon vous ?
Nous y entrons, ou c’est elle qui s’impose. Une situation inouïe, c’est une situation qui n’a pas de pendant dans l’histoire : il n’ y a pas de point de comparaison. Cela veut dire que c’est du jamais-vu. Et comme il n’y a pas de précédent, c’est très difficilement pensable. C’est ce que Timothy Morton appelle un hyper-objet, quelque chose d’indicible. C’est ce qui se produit aujourd’hui avec la crise climatique. Le système Terre se détraque de lui-même désormais à cause du vandalisme que l’homme a provoqué.
Donald Trump a été élu cette semaine à la présidence des Etats-Unis. On est dans l’ordre de l’inouï, là aussi ?
Non, malheureusement. Cette situation-là nous rappelle de vifs souvenirs d’époques antérieures… Trump a montré qu’aujourd’hui on peut être élu simplement en hissant tout au rang du superlatif. Cela suffit pour frapper les esprits qui, eux, par contre, sont dans le désarroi d’une ère inouïe, qui ne savent pas penser ce qui les trouble. Lire la suite.