Agence France-Presse 17 juin 2024 à 20h13

L’oligarque russe Alicher Ousmanov a indiqué lundi avoir engagé en Allemagne une action contre la banque suisse UBS, à qui il reproche d’avoir transmis des informations qu’il juge erronées, dans le cadre d’une enquête sur du blanchiment d’argent présumé menée par la justice du pays.

M. Ousmanov a « intenté une action contre UBS » devant le tribunal de Francfort, où la banque a son siège européen, pour « une série de rapports non fondés qu’UBS a envoyés aux autorités financières », ayant « déclenché une enquête politique à son encontre », a indiqué son avocat.

Dans le détail, le milliardaire, réputé proche du président russe Vladimir Poutine, reproche à UBS d’avoir transmis à la police « plus d’une douzaine de rapports datant entre 2018 et 2022 », qu’il qualifie « d’absurde, sans fondement, sinon sciemment faux ».

En partageant ces informations, M.Ousmanov estime que la banque a « violé son obligation de confidentialité », des « droits personnels » de son client et « du contrat bancaire ».

Il déclare également qu’en ayant « répandu des allégations trompeuses », la banque a fourni pour « ouvrir une enquête » et « étendre les sanctions » de l’Union européenne à son égard, ce qui lui a « causé des pertes financières et un dommage énorme en terme de réputation », selon son avocat.

M. Ousmanov fait partie des dizaines de milliardaires russes frappés par les sanctions occidentales depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe en février 2022.

En Allemagne, une enquête a été ouverte contre lui pour des faits de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale. Fin 2022, les locaux de UBS ont été perquisitionnés dans le pays dans le cadre de ces investigations.

Plusieurs de ses biens, notamment en Bavière (sud), ont aussi fait l’objet de perquisitions.

La plus retentissante a été la saisie en 2022 du « Dilbar », le plus grand yacht du monde, estimé à environ 600 millions de dollars par le magazine Forbes, dont la propriété est attribuée à M.Ousmanov, ce qu’il conteste.

Le milliardaire est aussi soupçonné d’avoir fait surveiller ses biens immobiliers par une société de sécurité privés, alors qu’ils étaient inscrits sur la liste de ces sanctions, imposant un gel des actifs.

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