Des élus écologistes attaquent Valérie Pécresse sur ses liens supposés avec Alstom

Lundi 21 février 2022 — Dernier ajout mardi 22 février 2022

Des élus écologistes attaquent Valérie Pécresse sur ses liens supposés avec Alstom

Les élus écologistes d’Ile-de-France Mobilités (IDFM) ont annoncé saisir lundi le procureur de la République du parquet de Paris contre la présidente de région et de cette autorité des transports Valérie Pécresse, qu’ils soupçonnent de prise illégale d’intérêts pour avoir détenu des stock options chez Alstom, fournisseur de matériel d’IDFM.

Agence France-Presse

21 février 2022 à 16h26

Les élus écologistes d’Ile-de-France Mobilités (IDFM) ont annoncé saisir lundi le procureur de la République du parquet de Paris contre la présidente de région et de cette autorité des transports Valérie Pécresse, qu’ils soupçonnent de prise illégale d’intérêts pour avoir détenu des stock options chez Alstom, fournisseur de matériel d’IDFM.

Ces élus, parmi lesquels David Belliard, adjoint (EELV) de la maire PS de Paris Anne Hidalgo et soutien de Yannick Jadot, candidats comme Mme Pécresse à l’élection présidentielle, « pensent » que cette dernière a commis depuis son élection fin 2015 « une infraction de prise illégale d’intérêts », ont-ils expliqué lundi lors d’un point-presse.

Ils ont décidé de s’appuyer sur l’article 40 du code de procédure pénale, qui impose à « toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire » ayant connaissance d’un crime ou d’un délit de le signaler au procureur de la République.

Cette action fait suite à la parution d’articles de presse dans lesquels « il est indiqué », selon les Verts, que Mme Pécresse « détiendrait avec son mari des actions Alstom. Une situation qui, si elle était avérée, serait incompatible avec sa fonction de présidente d’IDFM », affirment-ils.

Selon un article du média en ligne Blast paru en janvier, Mme Pécresse a « invisibilisé » des actions d’Alstom qu’elle détenait en commun avec son époux afin qu’elles n’apparaissent plus dans ses déclarations d’intérêts.

Jérôme Pécresse travaillait chez Alstom jusqu’au rachat des activités énergie du groupe par General Electric début novembre 2015.

Un mois après, Mme Pécresse est élue à la tête de la région et crée rapidement, selon Blast, une fiducie, montage aussi connu sous le terme anglo-saxon de trust, pour qu’une banque gère ce portefeuille d’actions à leur place.

Depuis, IDFM a commandé près de 2,4 milliards d’euros de matériel roulant à Alstom, soulignent les élus écologistes.

« Or, Mme Pécresse ne s’est pas abstenue de participer pendant cette période à l’examen des dossiers et au choix des entreprises soumises au vote du CA (…) qui ont abouti au choix de l’entreprise Alstom comme fournisseur de l’autorité organisatrice, (…) alors qu’elle et son époux étaient détenteurs d’actifs financiers de cette entreprise », affirment-ils.

Sollicité par l’AFP, l’entourage de Mme Pécresse a indiqué que la candidate LR à la présidentielle avait demandé à son avocat de déposer une plainte pour dénonciation calomnieuse.

« Après le début de son mandat de présidente de Région, ni madame ni monsieur Pécresse n’ont plus jamais été propriétaires d’actions Alstom, ni intéressés aux résultats de l’entreprise Alstom ou à l’évolution du cours de son action », a affirmé la même source.

Après l’élection de 2015, précise son entourage, « M. Pécresse a immédiatement vendu toutes les actions Alstom (…) dont il était détenteur ». La constitution d’une fiducie auprès d’une banque française a servi à réceptionner le solde d’actions « qui étaient à cette date incessibles » et d’autres actions « dont il était attributaire certain, mais à une date différée ».

La fiducie avait pour consigne « de les vendre toutes à terme », dès qu’elles devenaient cessibles, et à un prix fixé inférieur au cours de l’action de l’époque, ce qui a été fait en 2017, précise l’entourage selon lequel la fiducie a alors été fermée.

Mme Pécresse n’est « pas dupe de cette manœuvre à quelques semaines de l’élection présidentielle concernant une situation qui respecte la loi et les obligations de transparence, et qui est connue depuis 2015 », dit encore son entourage.

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