Asie-Pacifique
La justice maintient ses poursuites contre Suharto en Indonésie
REUTERS | 12.02.2008 | 08:44
illustration : Le cercueil de Suharto à Djakarta. La justice indonésienne a décidé que le décès de l’ancien président indonésien n’empêcherait pas la poursuite des procédures engagées contre lui pour corruption. /Photo prise le 28 janvier 2008/REUTERS/Supri
DJAKARTA (Reuters) - La justice indonésienne a décidé que le décès de Suharto n’empêcherait pas la poursuite des procédures engagées contre l’ancien président pour corruption.
Le parquet a engagé ces poursuites au civil l’an dernier pour récupérer 440 millions de dollars de fonds publics et obtenir 1,08 milliard de dollars de dommages pour des détournements de fonds opérés par l’une des fondations caritatives de Suharto.
D’autres poursuites pour corruption, au pénal cette fois, engagées après la chute de l’ancien président sous la pression de la rue en 1998, ont été annulées en 2001 par la Cour suprême en raison du fragile état de santé du prévenu.
La justice a estimé mardi que les trois filles et les trois garçons étaient tous habilités à reprendre le statut de prévenu. « Le décès de Suharto n’affectera en aucune manière les procédures dans cette affaire. La loi dit clairement qu’en cas de décès du prévenu, son héritier sera convoqué », a déclaré le procureur Dachmer Munthe.
La fondation mise en cause récoltait officiellement des dons pour financer des bourses scolaires. Mais plusieurs audiences ont montré que durant les années 1980 et 1990, la fondation versait de l’argent aux entreprises appartenant aux membres de la famille Suharto ou à de proches associés.
La famille Suharto a accumulé de nombreux biens en trois décennies à la tête de l’Indonésie, dont des hôtels, des routes à péage, des entreprises de construction automobile, des compagnies aériennes ou des chaînes de télévision.
Suharto, mort le 27 janvier à l’âge de 86 ans, a laissé une fortune évaluée entre 15 et 35 millions de dollars par l’ONG Transparency International, qui lutte contre la corruption.
Adhityani Arga, version française Jean-Stéphane Brosse
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Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence Reuters.
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