Monde - le 22 Mai 2013
Sommet européen
Mathilde Dupré : « La transparence doit aussi s’appliquer aux entreprises »
La spécialiste des paradis fiscaux de l’association CCFD-Terre solidaire intervenait, hier à Lille, à un séminaire sur « la Transparence pour le développement » en amont du G8.
Qu’attendez-vous de la réunion du G8 des 17 et 18 juin en matière de lutte contre les paradis fiscaux ?
Mathilde Dupré. Nous attendons des avancées dans trois domaines : dans l’échange automatique d’information, dans la transparence des entreprises multinationales et dans la connaissance des propriétaires et des bénéficiaires réels afin de bannir les sociétés écrans. Pour le prochain G8, c’est surtout sur ce dernier sujet que les choses se sont accélérées. Le premier ministre britannique David Cameron a fait des déclarations en ce sens. Il souhaitait créer un registre public pour que l’on connaisse l’identité des vrais propriétaires mais, aujourd’hui, il est en train de revenir en arrière. Il s’agissait pour nous d’une concession car nous souhaitions que l’on inclue dans ces registres les noms des propriétaires de toutes les structures juridiques opaques comme les trusts ou les fondations qui permettent à n’importe qui de se dissimuler.
Quelle est la position de l’Europe ?
Mathilde Dupré. Nous sommes un peu dans l’expectative. L’Union européenne continue de travailler sur la base du plan d’action 2012 de la Commission alors que, pour nous, il est très en deçà des enjeux. On sent que des pays comme l’Autriche et le Luxembourg ne sont pas aussi allants qu’ils en avaient l’air. On est encore dans un jeu où personne ne veut faire le premier pas. Si on continue de jouer ce jeu-là à l’intérieur des 27, on risque d’être très faibles pour porter des propositions ambitieuses aux G8 et G20. Lire la suite sur le site du journal L’Humanité.