Éditorial

Pétrole russe : trop de brèches dans les sanctions

Jeudi 31 octobre 2024

L’enquête du « Monde » sur l’existence d’un système de contournement à grande échelle des sanctions contre la Russie révèle les failles du dispositif occidental, dont l’efficacité s’érode notamment concernant le système des prix plafonds.

Publié aujourd’hui à 11h30

Depuis le début de l’agression de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne (UE), les Etats-Unis et le G7 ont imposé des sanctions sans précédent à l’encontre de Moscou. Les restrictions sur les exportations de pétrole constituent un volet essentiel du dispositif. Elles permettent de réduire les recettes que tire l’Etat russe de ce marché très lucratif, indispensable pour financer son effort de guerre. Aussi le pays déploie-t-il des efforts considérables pour tenter d’échapper à ces sanctions. Une enquête du Monde parue le 30 octobre révèle ainsi un système de contournement à grande échelle orchestré par une galaxie de sociétés affiliées à Coral Energy, une entreprise de négoce en matières premières.

Basée à Genève et à Dubaï, cette société était déjà un partenaire privilégié de la Russie avant la guerre en Ukraine. Même si, depuis, elle affirme avoir mis fin à ses contrats russes début 2022, et assure respecter le régime de sanctions occidentales, notre enquête vient démentir cette version.

Grâce à des sociétés offshore, une flotte de cargos fantômes, des transbordements de cargaison effectués dans la clandestinité, Coral Energy a permis à la Russie d’écouler une partie importante de son pétrole vers le reste du monde de façon illégale. En outre, son activité de négoce a été alimentée par le financement de banques européennes, dont la Société générale, mais aussi par les achats de plusieurs majors pétrolières, dont TotalEnergies. Lire la suite.

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