« Trading Paradise », la Suisse mise en cause
Cinéma Le dernier opus du Genevois Daniel Schweizer dénonce les pratiques de compagnies de négoce de matières premières.
Daniel Schweizer, dans la plupart de ses documentaires, procède par immersion. On se souvient de son travail dans le milieu des skinheads (la trilogie Skin or Die, Skinhead Attitude et White Terror). Mais aussi de son enquête dans le monde du commerce de l’or, Dirty Gold War, qui lui avait permis un lien entre des extrêmes bien antinomiques, l’industrie du luxe d’un côté et les indigènes exploités de l’autre.
Trading Paradise, son dernier opus, s’en approche, ne serait-ce qu’à travers cette envie de dénoncer des pratiques scandaleuses qui semblent avoir cours en toute impunité. Cette fois, le nerf du problème, c’est les compagnies de négoce de matières premières. Qui font leur beurre dans le mépris le plus total des politiques environnementales et de l’écologie, tout en jouissant de régimes fiscaux plus que favorables.
« L’entreprise minière nous traite comme des animaux », dévoile une vieille femme face caméra. Au cœur du scandale ici dénoncé, il y a la Suisse, paradis pour le commerce des matières premières. « Entre 20% et 50% des matières premières échangées dans le monde le sont par des sociétés suisses », témoigne dans le film Marc Guéniat, responsable enquête à Public Eye. Très classique dans sa forme, monté à la manière d’un reportage, Trading Paradise est par instants touffu, et sa complexité entrave un peu notre attention.
(24 heures)
Créé : 22.03.2017, 08h44