Blanchisseurs en gros

Vendredi 1er février 2002 — Dernier ajout dimanche 22 juillet 2007

Blanchisseurs en gros

Le PDG de la Société générale a été mis en examen par la juge Isabelle Prévost-Desprez pour avoir trop longtemps fermé les yeux sur un circuit de blanchiment passant par Israël (un paradis fiscal où les chèques continuaient de pouvoir être endossés au nom d’un tiers). Une branche de l’“Angolagate” passe par ce pays, où Arcadi Gaydamak s’est réfugié.

Même circuit pour la méga-escroquerie du quartier du Sentier. Les enquêteurs sont convaincus d’une contribution active des banques françaises au recyclage des fonds.

Le ministre des Finances, Laurent Fabius, s’est offusqué de l’audace judiciaire, bien que des sacs entiers de chèques à l’ordre du Trésor aient été détournés, et quantité d’autres encaissés au nom du citoyen bulgare M. Urssafi… Fabius préfère nettement les banquiers laxistes aux contribuables besogneux. Il est contre la taxe Tobin qui mettrait fin à l’anonymat des transactions et gênerait considérablement les “manipulations” de Clearstream.

Le Crédit agricole a été lui aussi épinglé. Il avait grugé des caisses de retraite d’au moins 120 millions d’euros à l’occasion d’opérations spéculatives.

Rappelons que la Société générale et le Crédit agricole sont aux premières loges du financement des pétro-dictatures africaines, un véritable crime organisé : les peuples concernés sont contraints d’échanger leur or noir contre des dettes colossales, une tyrannie et, le cas échéant, une guerre civile. C’est encore leur pétrole qui paie les armes qui les massacrent 1.

1. Cf. F.X. Verschave, L’envers de la dette, Agir ici et Survie/Agone, 2001.

Extrait de Billets d’Afrique et d’Ailleurs N°100 - Février 2002 -

Billets d’Afrique et d’Ailleurs est la revue mensuelle éditée par Survie.

Publié avec l’aimable autorisation de l’Association Survie.

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