Crime organisé
L’Italie rend hommage au juge Giovanni Falcone, assassiné par la mafia il y a trente ans
Le juge anti-mafia avait trouvé la mort dans un attentat à la bombe à Palerme, qui avait également coûté la vie à son épouse Francesca Morvillo et à trois policiers de son escorte. Le premier ministre Mario Draghi a salué ce lundi son courage et sa détermination
AFP Publié lundi 23 mai 2022 à 13:01 Modifié lundi 23 mai 2022 à 15:02
L’Italie a rendu hommage lundi au juge anti-mafia Giovanni Falcone, assassiné dans un attentat à la bombe par Cosa Nostra il y a trente ans jour pour jour et dont le « courage » a été salué par le premier ministre Mario Draghi. « Grâce au courage, au professionnalisme, à la détermination de Falcone, l’Italie est devenue un pays plus libre et plus juste », a-t-il affirmé dans un communiqué. « Falcone et ses collègues du pool anti-mafia de Palerme n’ont pas seulement infligé des coups décisifs à la mafia. Leur héroïsme a enraciné les valeurs de l’anti-mafia dans la société, chez les nouvelles générations, dans les institutions républicaines », a-t-il ajouté.
Le 23 mai 1992 à 17h58, une charge de 500 kilos de TNT et nitrate d’ammonium éventre une portion de l’autoroute qui mène à l’aéroport de Palerme, pulvérisant une voiture de l’escorte du juge Falcone, projetée à plusieurs centaines de mètres. Les trois policiers à bord sont tués. Dans l’autre voiture, une Fiat Croma blanche blindée, le juge Falcone, qui conduit, et son épouse Francesca Morvillo, côté passager, sont mortellement blessés. Seul leur chauffeur, assis à l’arrière, survit.
Premier « maxi-procès » de la mafia
Sur les lieux de l’attentat se dressent aujourd’hui une stèle et un « jardin de la mémoire », où la ministre de l’Intérieur Luciana Lamorgese a déposé une couronne de fleurs lundi matin. Le président de la République Sergio Mattarella, dont le frère fut lui aussi assassiné par la mafia, a quant à lui participé à une autre cérémonie à Palerme, capitale de la Sicile. Cet anniversaire figurait lundi en première page de tous les grands quotidiens, comme par exemple La Stampa, qui affichait en Une photo du juge accompagnée de ce titre : « L’un d’entre nous ».
Le juge Falcone, symbole du sursaut de l’Etat italien face à Cosa Nostra, avait notamment instruit le premier « maxi-procès » de la mafia ayant conduit en 1987 à la condamnation de centaines de mafieux. Le procureur du parquet anti-mafia Paolo Borsellino, considéré comme « le frère siamois » de Falcone, finit lui aussi tué dans un attentat à la bombe avec cinq membres de son escorte le 19 juillet, 57 jours après son ami Giovanni. Une pièce de deux euros à leur effigie vient d’être émise en leur honneur.