Corruption Reportage

À Clermont-Ferrand, la bibliothèque de la corruption attend ses lecteurs

Samedi 8 février 2025

De Maurice Arreckx à Ziad Takieddine, des réseaux d’influence de la Françafrique à ceux de l’Opus Dei, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la corruption se trouve dans le vaste fonds constitué au fil des décennies par Jean-Michel Duclos, dont le catalogue vient d’être mis en ligne.

Nicolas Cheviron 8 février 2025 à 11h13

Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).– « Le sujet de la corruption est une question centrale et endémique que l’on doit connaître et éradiquer si l’on veut encore espérer régler les problèmes de ce monde. » La citation mériterait d’être gravée dans le marbre, sur le linteau d’un palais qui serait dédié à la documentation et à l’étude de ce fléau. Mais, pour l’heure, la « Bibliothèque de la corruption » doit se contenter des pièces exiguës de l’appartement de Jean-Michel Duclos, auteur de cette sentence et créateur de cet imposant fonds consacré à la magouille.

Au cœur de la vieille ville de Clermont-Ferrand, il faut monter des escaliers en colimaçon, traverser une cuisine puis un bureau pour atteindre la précieuse collection : 877 livres, des centaines de revues, des milliers d’articles patiemment rassemblés pendant des décennies par l’ancien élu écologiste, à qui l’exercice de la politique a fait comprendre qu’« à chaque info relatant une crise sociale, il est rare que l’allusion à la corruption des élites au pouvoir n’y soit pas associée ».

On y trouve des raretés, comme la collection Alain Moreau, 19 ouvrages parus en 1975, un par lettre de l’alphabet, A comme Armes, B comme Barbouzes ou encore H comme Hersant. Les préférés de Jean-Michel Duclos ? Un chasseur nommé Giscard, sur les exploits africains de l’ancien président. « Mais aussi les travaux de François-Xavier Verschave sur les réseaux de Chirac en Afrique, le livre sur l’Opus Dei et la famille Giscard, et puis tous les bouquins sur Sarkozy, jusqu’à l’affaire libyenne. » Lire la suite.

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