Charles reste branché
Le bras droit de Charles Pasqua et son conseiller occulte pour l’Afrique, Daniel Leandri, demeure chargé de mission au ministère de l’Intérieur. Le réseau Pasqua reste ainsi branché sur l’un de ses principaux lieux-ressources, la place Beauvau - et notamment sur le Service de coopération technique internationale de la police (SCTIP).
Charles Pasqua avait fait du SCTIP une sorte de sous-réseau interactif, dévoué à ses plans et à ses œuvres. Il lui avait ouvert les crédits à dégainage rapide du Fonds d’aide et de coopération (FAC). Ce service peu policé lâchait de temps à autre des « électrons libres » - dont certains, en Guinée Équatoriale, sont accusés d’avoir assassiné des coopérants français.
Jacques veut-il, via Jean-Louis (Debré), ménager les « coopérants » très spéciaux de Charles ? Peut-on continuer d’allouer au SCTIP les crédits prioritaires de l’aide publique au développement (APD) sans un débat sur les objectifs et les méthodes d’une coopération policière - surtout auprès de dictatures - et sans une évaluation contradictoire de ses résultats ?
Billets d’Afrique et d’ailleurs N° 26 – Septembre 1995
Publié avec l’aimable autorisation de l’association Survie