Par Julien Bouissou, Anne Michel et Poline Tchoubar Publié aujourd’hui à 05h17, modifié à 11h15
Son seul et unique « boss », c’est le dollar, comme il le répète à l’envi à ses collaborateurs, entre deux volutes de Marlboro Light. Et ce ne sont pas les sanctions sur le pétrole russe votées par les Etats-Unis et les autres pays du G7 qui l’arrêtent. Depuis sa salle de négoce installée dans la Platinum Tower de Dubaï, le tradeur originaire d’Azerbaïdjan Etibar Eyyub fait tourner la machine à cash avec une créativité sans limites : sociétés offshore, cargos fantômes naviguant transpondeurs éteints, transbordements effectués sous les radars au large des côtes…
Si l’homme est inconnu du grand public, il ne l’est pas des autorités américaines, qui l’ont placé sous enquête. Le Wall Street Journal a rapporté en février que le Department of Justice (DOJ), le ministère de la justice aux Etats-Unis, le soupçonne d’avoir créé un réseau de sociétés-écrans travaillant de concert avec une entreprise de négoce en matières premières ayant pignon sur rue à Genève et à Dubaï : Coral Energy. De 2014 jusqu’en 2018 au moins, il fut tradeur et bras droit du fondateur de Coral, Tahir Garayev, lui aussi azerbaïdjanais et dans le viseur du DOJ. Contacté, le DOJ n’a pas souhaité faire de commentaire. Lire la suite.