Egypt papers :
 circulez, y’a rien à voir

Mercredi 5 juillet 2023

En novembre 2021, le média d’investigation Disclose révélait la complicité de la France dans l’exécution de civils par le pouvoir égyptien. Après une enquête interne au ministère des Armées, plusieurs sollicitations de l’opposition et des plaintes déposées par des ONG, le gouvernement refuse toujours de reconnaître la moindre erreur.

rédigé le 3 mars 2023 (mis en ligne le 3 juillet 2023) - Nicolas Butor

L’affaire avait fait du bruit, avant de retomber comme un soufflé : fin novembre 2021, le média d’investigation Disclose dévoilait plusieurs centaines de documents militaires et diplomatiques. Ceux-ci révélaient notamment l’existence de l’opération Sirli, une campagne clandestine de renseignement menée par la direction du Renseignement militaire français (DRM) dans le désert occidental égyptien, commencée en février 2016. Officiellement, les informations obtenues par les Français survolant le Sahara et transmises à l’armée égyptienne devaient être utilisées dans le cadre de la lutte antiterroriste.

Mais dans les faits, ces renseignements ont surtout servi à des bombardements contre des civils suspectés de trafic entre la Libye et l’Egypte. Dès septembre 2016, des militaires français en informent leur hiérarchie qui ne changera pourtant pas le cap de la mission ni ne demandera de compte aux militaires égyptiens. Au total, les renseignements français ont permis au moins 19 bombardements entre 2016 et 2018, faisant potentiellement plusieurs centaines de morts civils. Selon le site Intelligence Online, l’opération est toujours en cours actuellement. Lire la suite.

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