Mission Sirli en Égypte : Paris porte plainte pour violation du secret-défense
25 nov. 2021
Le ministère français des armées a porté plainte mercredi pour « violation du secret de la défense nationale » après des révélations sur une opération antiterroriste française en Égypte qui servirait à des fins de répression interne, a-t-il annoncé jeudi.
Le ministère français des armées a porté plainte mercredi pour « violation du secret de la défense nationale » après des révélations sur une opération antiterroriste française en Égypte qui servirait à des fins de répression interne, a-t-il annoncé jeudi.
D’après l’enquête du média en ligne Disclose, s’appuyant sur des dizaines de « documents confidentiel défense », la France fournit des renseignements aux autorités égyptiennes qui sont utilisés par Le Caire pour cibler des trafiquants à la frontière égypto-libyenne, et non des djihadistes comme prévu.
« Le ministère des armées a saisi la justice après cette fuite massive de documents classifiés », a affirmé son porte-parole Hervé Grandjean lors d’un point presse, sans préciser qui était visé par cette plainte.
« Il y a eu fuite de documents couverts par le secret de la défense nationale. Cette fuite est une violation de la loi […] extrêmement grave, car ce qui peut être révélé peut dire des choses sur les modes opératoires de l’armée, peut mettre en danger la sécurité des personnes impliquées », a-t-il fait valoir.
Contacté par l’AFP, le média Disclose assurait jeudi en milieu de journée n’avoir reçu aucune notification de la justice.
Parallèlement, le ministère a lancé une « enquête interne pour vérifier que les règles ont bien été appliquées » par les partenaires égyptiens car « les contours de cette mission de renseignement répondent à des exigences extrêmement strictes : il s’agit de lutte contre le terrorisme, à l’exclusion de problématiques domestiques », a rappelé Hervé Grandjean.
« Nous attendons les résultats de l’enquête pour en tirer les conséquences », a-t-il conclu sans plus de précisions.
Disclose cite des notes transmises en 2017 par la Direction du renseignement militaire (DRM) et l’armée de l’air, qui s’inquiètent des dérives de l’opération de renseignement dont se serviraient les Égyptiens pour cibler des civils soupçonnés de contrebande.
Malgré la volonté affichée de Paris de recentrer ses exportations d’armements vers l’Europe, l’Égypte fait partie des principaux destinataires d’équipements militaires français.