26/06/2007 10:12
LONDRES (AFP) - Le groupe de défense BAE Systems sous enquête des autorités américaines
Le groupe de défense britannique BAE Systems a annoncé mardi avoir reçu un avis d’enquête du ministère américain de la Justice sur son respect des lois anticorruption, notamment dans ses contrats avec l’Arabie saoudite.
« BAE Systems a reçu notification par le ministère américain de la Justice que celui-ci a commencé à mener une enquête formelle sur la manière dont l’entreprise respecte les lois anticorruption, ce qui comprend les activités de l’entreprise par rapport au Royaume d’Arabie saoudite », a indiqué BAE Systems dans un communiqué à la Bourse de Londres mardi matin.
Les cambistes ont pris cette annonce très au sérieux, et le titre BAE Systems dégringolait de 6,33% à 414,25 pence à 07H15 GMT à la Bourse de Londres, dans un marché en recul de 0,41%.
BAE fait l’objet actuellement d’enquêtes de la justice britannique dans six pays. Mais l’Office of Fair Trading (OFT), l’instance chargée de mener ces enquêtes, à dû interrompre en décembre ses investigations concernant l’Arabie saoudite, à la demande explicite du Premier ministre Tony Blair.
Cette interruption a provoqué de nombreuses critiques, et notamment celles de l’OCDE.
D’autant qu’il est apparu à travers des révélations de presse que le prince Bandar, ancien ambassadeur du Royaume saoudien aux Etats-Unis, aurait personnellement perçu quelque deux milliards de dollars de commissions, outre un Airbus tout équipé et d’autres avantages.
Ni le prince ni la compagnie n’ont d’ailleurs démenti des versements, tout en assurant qu’ils n’avaient rien de « malversations », et en se retranchant derrière « la confidentialité » d’accords conclus de gouvernement à gouvernement pour ne pas avoir à commenter les détails.
L’ouverture d’une enquête aux Etats-Unis tombe mal pour BAE Systems qui essaie de s’y implanter de plus en plus, au point que sa transformation en société américaine est régulièrement évoquée.
BAE vient en particulier d’acquérir le groupe Armor Holdings (véhicules blindés, armes pour troupes au sol, équipements de sécurité…) pour 4,5 milliards de dollars dette comprise.
Le 15 juin, le président de BAE Systems Dick Olver avait été interrogé sur une éventuelle enquête des autorités américaines, et avait répondu n’avoir eu alors aucun contact d’une telle nature avec celles-ci.
Entretemps le rachat d’Armor Holdings avait été approuvé par l’administration américaine, ce qui avait paru de bon augure pour BAE Systems.
Le 15 juin, le groupe avait de surcroît installé un comité d’éthique présidé par un ancien haut magistrat britannique, chargé d’étudier « ses politiques et méthodes » et leur mise en œuvre par rapport à l’éthique.
Les dirigeants du groupe avaient cependant spécifié alors qu’il s’agissait d’une étude sur la situation « actuelle et à venir », et que son but n’était donc pas de faire la lumière sur les contrats déjà conclus.
© AFP
Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.
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