Le groupe indien Adani a annoncé mercredi avoir perdu 55 milliards de dollars en valeur boursière depuis l’inculpation aux Etats-Unis de son patron-fondateur Gautam Adani dans une affaire de corruption et déploré les comptes-rendus « incorrects » des médias à son sujet.

Le Sri Lanka a ouvert une enquête sur des investissements réalisés sur son sol par le groupe Adani après l’inculpation pour corruption de son PDG par la justice américaine, a annoncé mardi le porte-parole du gouvernement.

Le géant français TotalEnergies a annoncé lundi qu’il n’apporterait pas de « nouvelle contribution financière » dans le cadre de ses participations liées au groupe indien Adani, dont le fondateur a été inculpé mercredi pour corruption par la justice américaine.

PARIS (Reuters) - Gautam et Sagar Adani savaient que leur société d’énergie renouvelable faisait l’objet d’une enquête américaine pour corruption présumée lorsqu’ils ont vendu une partie du plus grand parc solaire de l’Inde à TotalEnergies, affirment les procureurs new-yorkais dans des documents juridiques examinés par Reuters.

Le chef de l’opposition indienne Rahul Gandhi a exigé jeudi l’arrestation du magnat de l’énergie Gautam Adani, inculpé pour corruption aux Etats-Unis et dont le conglomérat s’est effondré en Bourse.

Le groupe fondé par Gautam Adani s’est spécialisé dans les infrastructures. Ports, aéroports, routes, lignes électriques, parc de renouvelables… Peu de grands projets lui ont échappé, ces dernières années, en Inde. Ce qui suscite bien des interrogations.

Une décision de justice publiée le 11 septembre révèle que des procureurs suisses ont gelé 310 millions de dollars détenus dans six banques suisses par une personne qu’ils soupçonnent d’être un faux nez d’Adani. Le conglomérat indien dément être impliqué dans une procédure judiciaire suisse.

Hindenburg Research a révélé que Madhabi Buch, l’actuelle présidente du régulateur boursier, aurait placé de l’argent dans un fonds offshore aussi utilisé par le clan Adani pour manipuler le cours de Bourse du groupe. Cela expliquerait la réticence du gendarme financier à enquêter sérieusement sur Adani.

Accusé d’avoir triché pour avoir surévalué son cours en Bourse, le conglomérat indien est au cœur d’un scandale qui pourrait être gênant pour le premier ministre nationaliste, à quelques mois des élections législatives de 2024.

Un consortium de journalistes d’investigation a rassemblé des preuves mettant au jour le schéma financier qui aurait permis au conglomérat indien de gonfler artificiellement le cours de ses différentes sociétés. Une pratique contraire à la législation boursière indienne.