Agence France-Presse 26 novembre 2024 à 09h34
Le Sri Lanka a ouvert une enquête sur des investissements réalisés sur son sol par le groupe Adani après l’inculpation pour corruption de son PDG par la justice américaine, a annoncé mardi le porte-parole du gouvernement.
Les ministres srilankais des Finances et des Affaires étrangères ont été invités à se pencher sur les projets d’infrastructure accordés au conglomérat, a déclaré Nalinda Jayatissa à l’issue du premier conseil des ministres du nouveau gouvernement.
« Nous prendrons une décision sur ces projets à l’issue des deux enquêtes qui ont été ordonnées », a-t-il ajouté devant la presse.
Fondateur et patron du groupe éponyme, Gautam Adani, 62 ans, est soupçonné d’avoir participé au versement de 250 millions de dollars de pots-de-vin à des fonctionnaires indiens pour obtenir des marchés dans l’énergie solaire en Inde.
Le groupe Adani a fermement démenti ces accusations qualifiées de « sans fondement ».
Considéré comme un proche du Premier ministre ultranationaliste hindou Narendra Modi, M. Adani a bâti en quelques décennies un groupe dont les activités s’étendent des mines de charbon et énergies renouvelables jusqu’aux ports, aéroports ou médias.
Son conglomérat familial a obtenu il y a un an un contrat pour la construction d’un terminal portuaire en eau profonde dans la capitale srilankaise Colombo, financé à hauteur de 533 millions de dollars par un fonds américain.
Ce terminal, dont le coût total est estimé à plus de 700 millions de dollars, doit entrer en service à partir de février prochain.
Adani a également décroché en février dernier le marché de la construction d’une ferme éolienne de 442 millions de dollars dans le nord-ouest du pays.
Ce projet est contesté par des ONG de défense de l’environnement qui ont porté l’affaire en justice.
Le premier président de gauche de l’histoire du Sri Lanka, Anura Kumara Dissanayake, a été élu en septembre sur la double promesse de baisser les taxes sur les produits de première nécessité et d’éradiquer la corruption.
Le président kényan William Ruto a annoncé la semaine dernière l’annulation de partenariats avec le groupe Adani concernant l’aéroport international de Nairobi et un opérateur d’électricité.
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