OpenLux : « Une imposition mondiale minimum pour les multinationales constituerait une avancée majeure »
Par Anne Michel
Publié aujourd’hui à 06h00
Entretien Pour Pascal Saint-Amans, directeur du Centre de politique et d’administration fiscales de l’OCDE, l’adoption d’un taux plancher limiterait la concurrence fiscale entre pays.
Pascal Saint-Amans est directeur du Centre de politique et d’administration fiscales de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’une des figures, au niveau international, de la lutte contre l’évasion fiscale. C’est lui qui a mené la négociation sur la levée du secret bancaire dans les paradis fiscaux et le déploiement d’un plan d’action contre l’optimisation fiscale agressive des multinationales. Il réagit aux révélations de l’enquête OpenLux, et esquisse des pistes de réformes.
Les révélations de l’enquête OpenLux du Monde et de ses partenaires vous ont-elles surpris ?
L’enquête OpenLux montre qu’au cours des trente dernières années, la financiarisation et la globalisation de l’économie ont abouti à la création de nombreuses sociétés, plus ou moins opaques, interposées entre les détenteurs de capitaux et leurs avoirs. Toutes ces couches de sociétés offrent à la fois des avantages fiscaux et des opportunités de dissimulation, ce qui apporte un certain niveau de toxicité dans le système financier. Un tel constat appelle sans doute davantage de régulation.
Je tiens cependant à souligner qu’une telle enquête n’aurait pas été possible sans la mise en place de registres, librement accessibles, des bénéficiaires effectifs des sociétés. C’est une avancée considérable, que le Luxembourg a été l’un des premiers pays à respecter. Lire la suite.